Les obligations «catastrophes», dont les investisseurs se servent pour parier contre les désastres naturels, sont à leur plus haut niveau depuis 2005, année où a sévi l'ouragan Katrina, tandis que les plus fortes tempêtes ont épargné les États-Unis pendant les deux premiers tiers de la présente saison dans l'Atlantique.

Le Swiss Re Cat Bond Price Return Index a grimpé vendredi dernier de 0,3%, à 97,65. Cet indice de référence, dont le prix est établi le vendredi, a progressé chaque semaine depuis la mi-juillet.

Les États-Unis ainsi que les plates-formes de gaz et de pétrole du pays dans le golfe du Mexique ont échappé aux assauts directs des ouragans cette année. Jusqu'à vendredi dernier, 14 tempêtes nommées se sont formées au cours de la présente saison atlantique, 3 de plus que la moyenne pour une saison entière, qui s'étale de juin à novembre.

«Les investisseurs sont prêts à assumer plus de risques qu'auparavant», constate Brett Houghton, négociateur de titres à revenu fixe de Rochdale Securities. «Nous avons probablement dépassé les deux tiers de la saison des ouragans, ajoute-t-il, et il n'y a eu aucune menace sérieuse jusqu'à présent à l'encontre des États-Unis continentaux. C'est une saison des ouragans qui n'a pas été problématique du point de vue de l'industrie des assurances.»

L'indice Swiss Re, qui ne reflète pas les paiements d'intérêts, avait chuté de 6,6% en 2005, l'année où Katrina a frappé La Nouvelle-Orléans. L'ouragan a entraîné la mort de 1800 personnes sur la côte du golfe du Mexique et provoqué l'effondrement des digues à La Nouvelle-Orléans, inondant 80% de la ville. Les sinistres assurés ont atteint 40 milliards US, a précisé l'organisme américain Insurance Information Institute.

L'indice Swiss Re a accusé une baisse au cours de la première partie de la saison des ouragans de 2006, puis a regrimpé jusqu'en novembre 2007, atteignant alors un sommet de 97,6. Les ouragans Gustav et Ike, en 2008, et l'effondrement de Lehman Brothers Holdings ont provoqué la déconfiture du marché des obligations catastrophes jusqu'au milieu de l'année dernière.

Les fonds tirés des obligations catastrophes ont été investis dans des valeurs adossées à des actifs et Lehman Brothers n'a pas été en mesure de respecter ses engagements pour compenser les pertes sur les valeurs.

Jusqu'à présent, l'indice Swiss Re a progressé d'environ 9,9% par rapport à son creux de 88,85 atteint en juin de l'an dernier.

«Les prix vont continuer à grimper, soutient M. Houghton. La dynamique de l'offre et de la demande joue en faveur d'une forte demande additionnelle sur le marché.»

Les assureurs vendent des obligations catastrophes et utilisent les fonds ainsi recueillis pour couvrir les réclamations lorsqu'un désastre frappe.