La réforme du système financier américain ne fait que commencer, en dépit de la promulgation de la loi de réforme de Wall Street en juillet, a indiqué jeudi le secrétaire au Trésor adjoint, Neal Wolin.

«Le travail est loin d'être achevé. L'inscription de la réforme dans la loi n'était qu'un début», écrit M. Wolin dans une déposition écrite adressée à la Commission bancaire du Sénat, devant laquelle il témoignait dans la matinée.

«La mise en oeuvre de la loi est une entreprise complexe. (...) Partout où c'est possible, nous agissons rapidement pour éclairer le public et les marchés» sur ce texte ardu, a-t-il dit.

Promulguée le 21 juillet, la loi de réforme de Wall Street a défini les grandes lignes d'un bouleversement du système financier américain devant renforcer le contrôle des régulateurs et l'étendre à des pans entiers de l'activité financière qui leur échappaient jusque-là.

Il appartient désormais aux régulateurs de traduire par des règlements ces grandes orientations, ce qui devrait prendre plusieurs années.

La tâche ne sera pas «accomplie du jour au lendemain», a rappelé M. Wolin, indiquant que le Trésor travaillait actuellement à mettre sur pied le Conseil de surveillance de la stabilité financière, nouvelle instance créée par la loi.

Rassemblant des représentants du gouvernement et des principaux régulateurs, cet organisme doit se réunir vendredi pour la première fois. Il est chargé de prévoir en amont les risques pouvant se poser à l'ensemble du système et de coordonner les actions à prendre pour les éviter.

Présent à l'audition, le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke, a indiqué de son côté que la Fed travaillait notamment à la mise en oeuvre des passages de la loi visant à imposer aux banques des limites à leurs opérations de spéculation pour leur propre compte.

Mary Schapiro, présidente de la commission des opérations de Bourse américaine (SEC), a annoncé aux élus que son institution prévoyait de publier 15 nouvelles propositions de régulations en octobre et novembre.

Celles-ci devraient avoir trait notamment au contrôle des produits financiers dérivés et à la transparence des opérations de titrisation, en particulier celles permettant de créer des titres financiers adossés à des créances hypothécaires.

La multiplication de ces titres adossés à des créances immobilières agglomérées (de façon souvent obscure) a contribué à disséminer sans bruit des risques dans l'ensemble du système financier et a été identifiée comme l'une des causes ayant entraîné la crise financière ayant éclaté en 2007.