Deux dirigeants de la banque centrale américaine (Fed) ont exposé leurs divergences mercredi sur le ralentissement économique en cours aux États-Unis et les remèdes que leur institution peut y apporter.

«Ce genre de ralentissement n'est pas inhabituel aux premiers stades d'une reprise», a estimé Charles Plosser, président de l'antenne de la Fed de Philadelphie dans un discours prononcé près de cette ville du nord-est du pays.

«Nous ne devrions pas réagir de façon excessive à des données qui peuvent être instables et sont sujettes à des révisions avec le temps», a-t-il ajouté, selon le texte de son allocution transmis à la presse.

Au contraire, son collègue Eric Rosengren, président de la Fed de Boston a estimé que «la conjoncture économique actuelle et la combinaison d'un taux de chômage proche de 10%, d'une croissance médiocre et d'une inflation d'une faiblesse néfaste créait un problème économique grave».

«Comment la politique monétaire devrait-elle répondre à la lenteur de la reprise? Avec vigueur, créativité, posément et sans cesse, tant que nous avons des solutions disponibles, et nous en avons assurément», a ajouté M. Rosengren, selon le texte de son discours, prononcé à New York.

M. Rosengren a plaidé pour que la Fed prenne de nouveau des mesures exceptionnelles d'assouplissement monétaire, comme au plus fort de la crise, en rachetant par exemple des obligations du Trésor à long terme.

Cela permettrait, a-t-il dit, de stimuler l'économie en faisant baisser les taux d'intérêts à long terme alors que le taux directeur de la Fed (qui détermine les taux à court terme) est, lui, quasi nul depuis la mi-décembre 2008.

M. Plosser a estimé au contraire que des achats d'obligations d'État américaines n'auraient aucun effet sur le taux de chômage et qu'il y avait plus de risque à injecter de nouveau des liquidités dans l'économie qu'à ne rien faire.