La récession américaine est officiellement terminée, mais dans les faits, le pays patauge dans le marasme. Des voix s'élèvent maintenant pour que l'État lance un deuxième plan de sauvetage de l'économie, après l'ambitieux programme de 787 milliards mis sur pied en février 2009.

Selon Richard Parker, économiste et professeur à l'Université Harvard, Washington devrait reproduire le vaste plan de rénovation des infrastructures instauré par le gouvernement pendant la Grande Dépression des années 30. À l'époque, rappelle-t-il, plus d'un million de jeunes hommes ont été mobilisés pour construire des routes, des bureaux de postes, des parcs nationaux...

«Il y a pour 1000 milliards d'infrastructures qui doivent être rénovées au pays, par exemple des édifices gouvernementaux: cela pourrait occuper bien du monde pendant les cinq prochaines années», a dit M. Parker à La Presse Affaires.

L'expert ne s'inquiète pas de l'endettement énorme qui découlerait d'un tel programme. Et cela, même si le déficit budgétaire du pays atteint 1260 milliards de dollars seulement pour les 11 premiers mois de l'exercice financier 2010.

«Si le fait de garder un tel déficit pendant deux ou trois ans permet de faire baisser le chômage et de ramener l'économie sur le chemin de la croissance durable pour les 5 à 10 années suivantes, l'investissement en vaut la peine», a avancé le professeur d'Harvard.

Le programme de «stimulus» de 787 milliards lancé il y a presque deux ans constituait un mélange de crédits d'impôts et d'investissements directs dans l'économie.

Le plan prévoyait notamment 116 milliards en crédits d'impôt aux particuliers, 36 milliards pour étendre la couverture de l'assurance-emploi, 21 milliards pour améliorer l'aide alimentaire aux familles démunies et 9,3 milliards pour la construction de liens ferroviaires.