Le financement des géants du financement de l'immobilier Fannie Mae et Freddie Mac pourrait coûter au budget de l'État fédéral américain jusqu'à 53 milliards de dollars d'ici à 2020, selon une estimation publiée vendredi par le Congrès.

Le Bureau du budget au Congrès, un organisme indépendant des partis, a répondu jeudi dans une lettre à une question du président de la commission des Services financiers de la Chambre des représentants, Barney Frank.

Le CBO a fait trois calculs différents, qui le font parvenir à des résultats très divergents.

L'estimation «à la valeur de marché» (la valeur à laquelle «Fannie» et «Freddie» pourraient revendre leurs actifs adossés à des prêts immobiliers) sur les 10 prochaines années, en considérant les deux entités comme partie intégrante de l'État, donne ce chiffre de 53 milliards de dollars.

Une autre estimation est celle des «transactions en numéraire», soit les montants empruntés par Fannie et Freddie (considérés comme indépendants de l'État et donc susceptibles de trouver des financements privés) moins les dividendes attachés aux actions préférentielles détenues par l'État.

Dans ce cas, après des pertes de 30 milliards de dollars sur les deux premiers exercices budgétaires, l'État finit par rentrer dans ses frais, et gagner 8 milliards de dollars sur l'ensemble de la décennie.

Enfin une troisième estimation se fie aux règles comptables de la loi sur les prêts de l'État («Federal Credit Reform Act») qui ne tiennent pas compte des évolutions du marché et considèrent les deux groupes comme étatiques.

Fannie Mae et Freddie Mac feraient alors gagner 44 milliards de dollars à l'État, d'après le CBO.

Le gouvernement doit présenter d'ici à janvier un projet de loi pour réformer ces deux groupes qui, après avoir mené une politique de prêt risquée jusqu'en 2008 pour faire grimper le taux de propriété immobilière, ont obtenu une ligne de crédit illimité du Trésor, sur laquelle ils ont tiré à hauteur de 148 milliards à ce jour.