L'ancien PDG de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers, Dick Fuld, a accusé mercredi la banque centrale (Fed) d'avoir traité son entreprise de façon inéquitable et d'avoir ainsi contribué à sa faillite en septembre 2008.

Les accusations de M. Fuld figurent dans un témoignage écrit devant la Commission d'enquête sur la crise financière, une entité indépendante créée par la loi qui doit rendre ses conclusions à la fin de l'année.

«Lehman a été forcé de déposer le bilan non pas à cause de sa négligence ou d'un refus à chercher des solutions à la crise, mais à cause d'une décision, basée sur des renseignements faux, de ne pas lui apporter le soutien offert à chacun de ses concurrents et à d'autres entreprises non financières dans les jours suivants», a expliqué M. Fuld.

La veille de cette faillite retentissante, le dimanche 14 septembre 2008, «la Fed a accordé aux banques d'affaires le type de collatéral (actifs apportés en garantie d'une dette) autorisés pour emprunter» en vertu d'une facilité de crédit mise en place par la banque centrale six mois plus tôt, a-t-il rappelé.

«Seul Lehman s'est vu refuser cet accès étendu. J'affirme que s'il s'était vu accorder le même accès que ses concurrents, même aussi tard que ce dimanche soir-là, Lehman aurait eu le temps au moins d'un démantèlement ordonné ou d'un rachat qui aurait atténué la crise qui s'en est suivie», a souligné l'ancien PDG.

«Ce dont Lehman avait besoin ce soir-là était un relais de liquidités. Nous avions le capital», a-t-il conclu, tout en reconnaissant «quelques décisions et investissements pris à contretemps».