La politique récente des géants américains du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac de rendre aux prêteurs initiaux des prêts immobiliers à problème devrait causer de lourdes pertes pour les banques du pays, a affirmé mercredi l'agence de notation Fitch.

Dans une étude, Fitch a estimé entre 17 et 27 milliards de dollars les pertes menaçant les quatre plus grands prêteurs immobiliers du pays (JPMorgan, Citigroup, Bank of America et Wells Fargo) dans les cas «les plus probables».

Fitch a imaginé une hypothèse «moins probable» où les pertes des quatre banques grimperaient à environ 42 milliards de dollars.

«Pour mettre ces chiffres en perspective», Fitch a rappelé que les quatre banques totalisaient un bénéfice net annuel de 54 milliards de dollars, et des fonds propres corporels de 391 milliards de dollars.

Fannie Mae et Freddie Mac, sous tutelle publique, font aujourd'hui la chasse aux prêts dont ils estiment que les problèmes sont imputables à des manquements dans l'examen des garanties financières de l'emprunteur.

Quand ils détectent un dossier mal ficelé, ils contraignent la banque prêteuse à racheter le prêt, afin d'assainir leur portefeuille. Ces dossiers où manquent des pièces essentielles pour prouver les revenus des emprunteurs ont été monnaie courante aux Etats-Unis lors des années de bulle spéculative dans l'immobilier, particulièrement en 2006.

Selon Fitch, Fannie Mae et Freddie Mac ont jusque-là demandé le rachat de 10,7 milliards de dollars de prêts, un total qui pourrait monter jusqu'à 180 milliards.