Les autorités boursières américaines ont annoncé jeudi qu'elles poursuivaient les frères Samuel et Charles Wyly, milliardaires texans en vue, pour avoir subrepticement cédé des actions de sociétés au conseil d'administration desquelles ils siégeaient.

«Les frères Wyly ont gagné plus de 550 millions de dollars de plus-values non déclarées alors qu'ils siégeaient au conseil d'administration de sociétés cotées, en vendant des actions de ces sociétés» par le biais de diverses sociétés-écrans basées dans l'Ile de Man et aux îles Cayman.

«Le voile du secret, qui planait sur le réseau complexe de structures étrangères utilisées par les frères Wyly pour échapper au droit boursier, a été levé», a déclaré un responsable de la SEC, Lorin Reisner, cité dans un communiqué.

«Ils utilisaient ces structures pour dissimuler des centaines de millions de dollars de gains, en violation des obligations pesant sur les responsables de société», a accusé M. Reisner.

À lui seul, un des délits d'initiés dont les frères Wyly sont accusés leur aurait rapporté 31,7 millions de dollars, selon la SEC.

Leur avocat, qui est également visé par les poursuites de la SEC, n'était pas joignable jeudi soir.

En mars dernier le magazine Forges créditait Samuel Wyly d'une fortune d'un milliard de dollars, le plaçant au 937e rang des hommes les plus riches du monde, et son frère a la réputation d'être sensiblement aussi riche que lui.

Fils de patrons d'un journal de Louisiane, Samuel Wyly, 74 ans, a notamment travaillé chez IBM puis Honeywell, avant d'investir dans des diverses sociétés, certaines revendues à des fonds d'investissement moyennant de confortables plus-values.

En 1990, il a fondé avec son frère le fonds d'investissements à risque Maverick Capital qui, selon son site Internet, pèse 8 milliards de dollars.

En 2004, Samuel Wyly est connu pour avoir soutenu plusieurs campagnes électorales de candidats républicains, notamment de la campagne contre la candidature du démocrate John Kerry à la présidentielle américaine.