Le groupe aéronautique américain Lockheed Martin a publié mardi un bénéfice net en hausse de 12% sur un an pour le deuxième trimestre et relevé ses prévisions de bénéfice pour l'année, misant notamment sur l'international.

Le bénéfice net s'est élevé à 825 millions de dollars, soit 1,96 dollar par action à périmètre comparable. Les analystes tablaient sur 1,78 dollar hors éléments exceptionnels.

Le groupe doit la hausse de son bénéfice net à la cession de deux activités pendant le trimestre car à périmètre comparable, son bénéfice net recule de 1% à 727 millions de dollars, est-il précisé.

Lockheed avait annoncé le 2 juin qu'il allait céder deux activités de services, mettant en avant des soupçons de conflits d'intérêt soulevés par les autorités américaines.

Ces deux activités, Enterprise Integration Group (EIG) et Pacific Architects and Engineers (PAE), représentent «environ 3% du total du chiffre d'affaires du groupe, et moins de 3% de son bénéfice d'exploitation», avait expliqué le groupe du Maryland (Est).

Côté chiffre d'affaires, le groupe a dégagé 11,442 milliards de dollars, en hausse de 3% mais en dessous des attentes des analystes (11,48 milliards).

Lockheed a réduit ses prévisions de chiffre d'affaires pour l'année entière d'une fourchette de 46,25 à 47,25 milliards de dollars à une autre allant de 45,50 à 46,50 milliards, à cause de la vente de PAE.

Il a toutefois relevé ses prévisions de bénéfice par action à périmètre comparable, auparavant comprises entre 7,00 dollars et 7,20 dollars, à 7,15-7,35 dollars.

L'impact financier du guichet départ pour ses cadres, annoncé le 6 juin, n'est pas encore connu.

La division de systèmes électroniques (missiles, capteurs, radars,..), la plus importante du groupe en termes de ventes, a dégagé des ventes de 3,53 milliards de dollars, en hausse de 4%.

La division aéronautique a enregistré une progression de 1% de ses ventes à 3,146 milliards de dollars, avec une baisse des ventes d'avions de combat compensée par une hausse des ventes d'avion de transport militaire, notamment sur les programmes C-130J.

Les systèmes d'information et de solutions globales ont affiché la plus forte hausse du chiffre d'affaires (+6%) à 2,688 milliards de dollars, avec une hausse des dépenses civiles mais une baisse des achats liés aux activités de défense et de Renseignement.

Enfin, les ventes des systèmes spatiaux ont progressé de 1% à 2,080 milliards de dollars, grâce à une augmentation des programmes satellitaires gouvernementaux, notamment au programme américain Orion, alors qu'il n'y a «pas eu de livraisons de satellites commerciaux pendant ce trimestre».

Lors d'une conférence d'analystes, le PDG Bob Stevens a rappelé que le groupe se focalisait sur «les réductions de coûts» et avait notamment limité les déplacements à l'étranger de ses employés.

Face à une baisse attendue du budget de la défense aux États-Unis, Lockheed veut développer ses activités internationales à hauteur de 20% du chiffre d'affaires sur les trois prochaines années, a poursuivi le directeur financier Bruce Tanner.

M. Stevens a fait valoir qu'il prévoyait plus de demande à l'avenir de pays asiatiques comme Singapour et le Japon, du Moyen Orient et de la «péninsule coréenne, région potentielle d'instabilité ou du moins d'inquiétudes».

Il a ajouté que Lockheed Martin tentait de «réaligner» sa stratégie sur les demandes en évolution du Pentagone.

Enfin, à propos du programme du F-35, programme d'armement le plus coûteux du budget de la Défense, qui totalise 708 milliards de dollars, marqué par de nombreux retards, il a affirmé que l'investissement du groupe «durerait des décennies».