Le président américain Barack Obama a salué mardi une «avancée» décisive dans les toutes dernières tractations sur la réforme de la régulation financière au Sénat, après que la majorité soit parvenue à rassembler les voix nécessaires pour un premier vote dès jeudi.

Le président a félicité les trois Républicains, Olympia Snowe, Susan Collins et Scott Brown, qui ont décidé de soutenir le texte.

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«Trois sénateurs républicains ont mis de côté la politique et l'esprit partisan pour soutenir cette réforme, et je leur en suis reconnaissant», a dit le président Obama mardi.

«Ce que les membres des deux partis comprennent c'est que nous ne pouvons pas autoriser une crise financière comme celle qui vient d'avoir lieu, à se reproduire», a-t-il ajouté.

«J'encourage le Sénat à agir rapidement pour que je puisse promulguer cette loi la semaine prochaine», a conclu le président.

Un peu plus tôt dans la matinée, le sénateur démocrate centriste Ben Nelson, qui avait émis des réserves sur le projet de loi, a annoncé son intention de voter en faveur du texte.

Au total, la majorité démocrate est donc parvenue à rassembler les 60 voix sur 100 nécessaires à l'adoption finale du projet de loi. Le texte commun aux deux chambres a été adopté à la Chambre des représentants le 30 juin.

Au Sénat, un premier vote clé de clôture des débats devrait avoir lieu dès jeudi, avant un vote final avant la fin de la semaine. Le texte devrait ensuite être envoyé à la Maison Blanche pour promulgation par le président Obama.

«J'espère avoir un vote sur (la réforme) jeudi matin», a déclaré mardi à la presse le chef de la majorité démocrate Harry Reid qui s'est dit «confiant» sur l'issue de ce premier vote de clôture.

M. Reid a ensuite espéré qu'un vote final pourrait se tenir dans la foulée dès jeudi, si les républicains décident de renoncer à la période de 30 heures de débats qui doit suivre chaque vote de clôture.

Parmi les mesures phare du texte -- la plus grande refonte du système financier américain depuis les années 1930 -- figure une disposition pour un meilleur contrôle de l'immense marché des produits dérivés échangés de gré à gré. Ces outils spéculatifs ont été au coeur de la dernière crise financière aux Etats-Unis.

Le texte contient une mesure surnommée la «règle de Volcker», du nom du conseiller économique de M. Obama, Paul Volcker, dont l'idée est de détourner les banques commerciales de la «tentation» de prendre des risques pour qu'elles se concentrent sur leurs activités de prêt. Mais les banques commerciales pourront continuer à commercialiser certains produits d'investissement.