Les États-Unis n'ont d'autre choix que de réduire la dépense publique ou d'augmenter les impôts face à la montée de l'endettement public, a estimé jeudi Jeffrey Lacker, un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed).

«Soyons clairs, nous savons tous ce qui doit être fait: réduire les dépenses ou augmenter les impôts», a déclaré M. Lacker, président de l'antenne de la Fed à Richmond, à l'occasion d'un discours dans cette ville de Virginie.

«Si nous ne le faisons pas, une succession nuisible d'événements se mettra en place», qui entraînera une hausse du coût des emprunts de l'État, une augmentation du coût du capital pour les entreprises produisant aux États-Unis, et une stagnation des revenus des ménages, a ajouté M. Lacker, selon le texte de son allocution distribué à la presse.

«Plus nous ferons les ajustements nécessaires tôt, plus nous pourrons en étaler les coûts sur une période longue, et plus nous aurons de chances d'éviter une crise budgétaire de genre de celle à laquelle la Grèce fait face actuellement», a-t-il ajouté, souhaitant que les responsables politiques agissent rapidement pour «mettre le budget sur une trajectoire viable».

«À l'heure actuelle, nos problèmes ne sont pas aussi graves que ceux de la Grèce et d'autres pays européens, mais je ne pense pas que nous ayons envie de voir jusqu'à quel point on peut s'approcher d'une crise budgétaire totale avant de prendre les mesures de correction qui s'imposent», a-t-il encore dit.

La dette publique américaine atteignait près de 12 949 milliards de dollars fin avril, selon les chiffres du Trésor, soit environ 88% du PIB prévu par le gouvernement pour l'année.

Le déficit budgétaire américain a atteint un montant record en 2008-2009, à plus de 1415 milliards de dollars, soit environ 10% du PIB, et le gouvernement prévoit qu'il montera à 10,6% du produit intérieur brut pour l'exercice en cours devant s'achever fin septembre

Le président américain Barack Obama a promis pendant sa campagne électorale de réduire les impôts pour la plus grande partie des Américains, à l'exception des plus riches.