L'ex-PDG de la banque Washington Mutual, Kerry Killinger, a accusé mardi le gouvernement américain de n'avoir secouru que le «club» des grandes banques de Wall Street au plus fort de la crise, laissant les autres faire faillite ou être absorbées.

Pour les banques qui «faisaient partie du cercle resserré» des banques de Wall Street et qui par conséquent «ne pouvaient pas faire faillite», les bénéfices de la politique de sauvetage du gouvernement américain ont été «évidents», a dénoncé M. Killinger devant la sous-commission permanente du Sénat chargée des enquêtes.

«Pour celles en dehors du club, la punition a été sévère», a ajouté l'ex-dirigeant de la banque, dont les activités bancaires ont été rachetées par JPMorgan Chase.

«Je reconnais que les pouvoirs publics et les régulateurs n'avaient pas de mode d'emploi pour faire face à la crise financière mondiale qui s'est développée dans la foulée de l'effondrement de Lehman Brothers», mais «la saisie de Washington Mutual n'était pas nécessaire et il fallait lui donner une chance», s'insurge M. Killinger.

«Il était aussi injuste que Washington Mutual n'ait pu bénéficier des mêmes aides que d'autres entreprises financières», a-t-il insisté.

Parmi les mesures d'aide auxquelles il n'a pas pu accéder, il a énuméré «l'augmentation de la limite d'assurance de la FDIC», une des autorités de régulation des banques américaines, «la garantie de la dette par la FDIC», ou encore «l'injection de capital dans les plus grandes banques à travers le plan de sauvetage gouvernemental» (TARP).

Pris dans la tourmente de l'effondrement de ses activités hypothécaires et d'une chute vertigineuse de son cours de Bourse, Washington Mutual avait été fermée le 25 septembre 2008 par les autorités américaines et ses activités bancaires aussitôt revendues à JPMorgan Chase.

Vu ses plus de 300 milliards d'actifs, c'est la plus grosse faillite bancaire des Etats-Unis (sans compter celle de Lehman Brothers, qui n'était pas une banque de dépôts).