La banque centrale des États-Unis (Fed) sera prête à renverser son soutien monétaire à l'économie «au moment approprié», a déclaré jeudi son président, Ben Bernanke.

«Nous avons travaillé pour faire en sorte d'avoir les moyens de renverser, au moment approprié, la relance monétaire actuellement très forte» menée par la Réserve fédérale, a déclaré M. Bernanke lors d'une audition devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants.

«Nous avons pleinement confiance dans le fait que nous serons prêts à le faire quand le moment viendra», a ajouté M. Bernanke, faisant référence à la fois au relèvement du taux directeur quasi nul de la Fed et au retrait des liquidités qu'elle a injectées en masse dans le système financier.

Le patron de la Fed témoignait à l'occasion d'une audition consacrée à la stratégie de sortie de crise de la banque centrale. Cette audition était prévue pour le 10 février, mais avait dû être annulée à cause du mauvais temps.

M. Bernanke avait néanmoins publié ce jour-là des indices sur la façon dont la Fed compte s'y prendre pour mettre fin à la politique exceptionnelle de soutien à l'économie qu'elle a dû mettre en oeuvre pour permettre à l'économie américaine de passer le cap de la crise.

Rappelant que tous les programmes spéciaux de la Fed pour soutenir le crédit, la liquidité et le marché immobilier auront cessé de fonctionner à la fin du mois de mars à l'exception d'un seul destiné à soutenir l'immobilier commercial, M. Bernanke a répété que cela ne devait «pas être interprété comme le signal d'un changement quelconque de perspective pour la politique monétaire».

Les conditions économiques (reprise lente, taux de chômage élevé et absence de menaces d'inflation) continuent de garantir que le taux directeur de la Fed restera très bas encore longtemps, a-t-il redit, comme la Fed le répète depuis un an.

«Néanmoins, lorsque l'expansion économique se sera fortifiée, la Réserve fédérale devra commencer à resserrer sa politique monétaire pour empêcher le développement de pressions inflationnistes», a-t-il dit.

«La Fed a un certain nombre d'instruments qui lui permettront (de le faire) au moment approprié», a-t-il ajouté.