Un haut responsable du Pentagone a rejeté vendredi les accusations européennes de protectionnisme dans l'affaire du méga-contrat des avions ravitailleurs, pour lequel Airbus a renoncé à concourir face à son rival américain Boeing, désormais seul en lice.

«Il n'y a pas de protectionnisme» dans ce dossier, a affirmé le sous-secrétaire américain à la Défense chargé des acquisitions, Ashton Carter, lors d'une conférence de presse.

Il a assuré que le Pentagone était «en faveur» de la participation de l'industrie européenne de défense aux appels d'offres américains.

Ces propos interviennent alors que le président français Nicolas Sarkozy a dénoncé vendredi la manière dont a été géré cet appel d'offres par le Pentagone, en estimant que ce n'était «pas des méthodes».

Le ministre allemand de l'Économie Rainer Brüderle avait quant à lui jugé mercredi que «manifestement la pression politique a été telle qu'on a fait un appel d'offres sur mesure pour Boeing».

Airbus, filiale d'EADS, a dû renoncer à participer à un appel d'offres pour ce contrat d'avions ravitailleurs pour l'armée de l'air américaine, estimé à 35 milliards de dollars, après le retrait lundi de son allié américain Northrop Grumman qui dénonçait un appel d'offres biaisé.

Ce retrait laisse l'Américain Boeing seul en course pour ce contrat.

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a par ailleurs affirmé jeudi que le Pentagone allait mener d'âpres négociations avec Boeing au sujet dudit contrat.