Les entreprises financières de Wall Street ont distribué pour 20 milliards de dollars de bonus en 2009 après avoir été renflouées l'année précédente avec l'argent du contribuable américain pour cause de crise économique, a annoncé mardi le contrôleur de gestion de l'État de New York. Ce chiffre représente une hausse de 17% sur un an.

«Wall Street est vital pour l'économie de New York, souligne le contrôleur, Thomas DiNapoli. Mais pour la plupart des Américains, ces énormes bonus sont une pilule amère et difficile à comprendre. (...) Les contribuables les ont renflouées, et maintenant elles recommencent à gagner de l'argent alors que de nombreuses familles de New York ont toujours du mal à joindre les deux bouts.»

Selon les projections, le montant du bonus moyen s'élevait à 124 850$ l'an dernier. En 2008, la moyenne était de 112 000$, précisent les services de M. DiNapoli. Par ailleurs, pour un grand nombre de grandes sociétés financières, les rémunérations totales ont progressé l'an dernier de 31% alors qu'elles ont grimpé en moyenne de 27% pour l'ensemble du secteur, s'établissant à 340 000$.

M. DiNapoli soutient les réformes visant notamment à lier les bonus à la rentabilité sur le long terme et à ramener de la stabilité sur les marchés. Il établit ses estimations annuelles sur les bonus en examinant les impôts versés dans la ville de New York.

Il note que les bonus aident les finances de l'État de New York, confronté à un déficit de 8,2 milliards de dollars, mais sont difficiles à accepter pour la plupart des contribuables américains.

Les observateurs s'attendaient à ce que les banques américaines versent des rémunérations quasi record pour les résultats de l'an dernier. Plusieurs ont réalisé d'énormes bénéfices en 2009, après avoir bénéficié des milliards du plan de sauvetage de l'État et d'un rebond de la bourse.