Les États-Unis ont conclu sur une note morose une année 2009 terrible pour l'emploi, le mois de décembre ayant été marqué par des licenciements nets pour le vingt-quatrième mois d'affilée et en hausse bien plus forte que prévu, selon les chiffres officiels publiés vendredi.

La première économie mondiale a détruit 85 000 emplois en décembre (données corrigées des variations saisonnières), après être revenue dans le vert en novembre après vingt deux mois de destructions de postes, indique le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail américain.

Réagissez sur le blogue de Richard Dufour.

Les chiffres révisés pour novembre font apparaître que les États-Unis ont créé ce mois-là 4000 emplois.

Cependant, la dégradation de décembre est bien pire que ne l'attendaient les analystes, qui tablaient, selon leur consensus médian, sur une destruction d'emplois nette de zéro.

Les chiffres du ministère révèlent par ailleurs que l'emploi a baissé de 3,0% aux États-Unis en 2009, du jamais vu depuis 1949. En valeur absolue, le nombre des emplois détruits pendant l'année (4,6 millions) est le plus élevé dans les annales du département du Travail, qui remontent à 1939.

Malgré la hausse des destructions d'emplois, le taux de chômage américain est resté stable à 10,0% en décembre, du fait d'une baisse de la population active prise en compte.

L'essentiel des destructions d'emplois nettes de décembre (81 000) ont eu lieu dans le secteur industriel. Le secteur des services, qui représente plus de 85% de la main-d'oeuvre employée, est retourné à la destruction d'emplois en décembre (-4000) après être parvenu à créer 62 000 postes en novembre.

Plusieurs segments de ce secteur ont été néanmoins créateurs nets d'emploi: les services aux entreprises, l'éducation et la santé (comme le mois précédent), mais aussi, fait nouveau, la finance (+4000).

Les créations d'emplois temporaires (première étape avant la création d'emplois définitifs) ont encore augmenté en décembre, mais moins que le mois précédent. D'une manière générale, le nombre d'heures travaillées n'a pas augmenté en décembre.

Le rapport du ministère a été publié deux jours après que la banque centrale américaine (Fed) eut redit sa grande inquiétude concernant la situation de l'emploi.

Notant une «faiblesse aggravée du marché du travail», la Fed s'inquiétait notamment du fait que le ralentissement de la baisse de l'emploi reflétait surtout un ralentissement du rythme des licenciements et que peu d'entreprises embauchaient».