Des parlementaires américains ont déposé cette semaine un projet de texte visant à durcir la clause «Achetez américain» (Buy American) qui mécontentait déjà les principaux partenaires commerciaux des États-Unis.

Le représentant Dan Lipinski et le sénateur Russ Feingold, tous deux des alliés démocrates du président Barack Obama, estiment que leur texte soutiendra l'emploi aux États-Unis, pays qui connaît un taux de chômage à deux chiffres.

«Il est déjà inadmissible en temps normal que les dollars des contribuables américains finissent inutilement dans les poches des travailleurs chinois ou d'autres pays. Mais pendant la pire récession en plus d'un quart de siècle, c'est une honte», déclare M. Lipinski dans un communiqué.

«En achetant des biens fabriqués aux États-Unis à chaque fois que c'est possible, notre gouvernement fédéral enverra un message simple aux travailleurs américains: nous vous soutenons», a expliqué pour sa part M. Feingold mercredi.

Initialement, la clause «Buy American» interdisait l'achat d'acier, de fer ou de produits manufacturés étrangers pour des projets financés dans le cadre du plan de relance de quelque 800 milliards de dollars de l'administration Obama.

Après des critiques et des accusations de protectionnisme provenant du Canada et de l'Union européenne, les sénateurs en ont adopté une version allégée stipulant que le plan de relance doit être conforme aux règles des traités internationaux signés par Washington.

Le projet déposé par les deux parlementaires et soutenu par plusieurs syndicats américains vise à limiter le plus possible le recours à des clauses dérogatoires. Il prévoit que les organismes fédéraux rendent publiques toutes leurs demandes et les décisions prises en matière de dérogations.

«Cela mettra la pression sur les organismes et permettra de s'assurer que leurs décisions résistent à un examen minutieux, les contribuables pourront juger par eux-mêmes si les dérogations sont justifiées et les entreprises américaines auront une chance de se battre pour obtenir des contrats», explique le bureau de M. Lipinski.