Les destructions d'emplois dans le secteur privé américain ont ralenti pour le huitième mois de suite en novembre, mais moins que prévu, selon l'enquête mensuelle publiée mercredi par le cabinet de ressources humaines ADP.

Le secteur privé a détruit 169 000 emplois en novembre, soit 26 000 de moins que le mois précédent, indique ADP dans un communiqué.

Ce chiffre est moins bon que ce que prévoyaient les analystes, pour qui l'enquête aurait dû faire apparaître 150 000 suppressions de postes. ADP a revu en baisse de 8000, à 195 000, son estimation des licenciements d'octobre.

«Bien que l'activité économique globale soit en train de se stabiliser, l'emploi évolue d'habitude avec retard par rapport à la conjoncture et devrait donc continuer de baisser pendant quelques mois encore au moins», écrit ADP.

Ce pronostic est plus sombre que celui formulé par la banque centrale (Fed) dans ses dernières prévisions. Celle-ci a laissé entendre le 24 novembre que le taux de chômage officiel, qui atteignait 10,2% fin octobre, pourrait commencer à baisser dès le mois de janvier.

L'enquête ADP montre que le secteur des services, qui assure plus de 85% de l'emploi non agricole aux États-Unis, a perdu légèrement plus de postes en novembre que le mois précédent (81 000 contre 79 000), comme en octobre.

À l'inverse, le nombre de licenciements nets est tombé à 88 000 (contre 116 000 en octobre) dans le secteur secondaire, fortement éprouvé par la crise, mais dont l'activité se redresse progressivement depuis l'été.

Alors que doit avoir lieu jeudi à la Maison-Blanche un forum pour la création d'emplois, les chiffres d'ADP montrent que les entreprises américaines sont loin d'avoir retrouvé leur dynamisme : près des trois quarts des licenciements nets de novembre ont été le fait des petites et moyennes entreprises (moins de 500 employés), qui sont en temps normal le moteur de la création d'emplois.

L'enquête ADP donne un premier aperçu sur l'évolution mensuelle de l'emploi aux États-Unis avant les chiffres officiels publiés le premier vendredi du mois par le département du Travail et qui couvrent à la fois le secteur privé et le secteur public.

Les analystes prévoient que le rapport du ministère fera apparaître 120 000 licenciements secs en novembre (après 190 000 en octobre), pour un taux de chômage stable à 10,2%, son plus haut niveau depuis juin 1983.

Une autre étude publiée mercredi, par le cabinet Challeger, Gray & Christmas indique que le nombre de licenciements annoncés par les entreprises américaines a baissé pour le quatrième mois consécutif en novembre, de 9,6% par rapport à octobre, pour atteindre son niveau le plus bas depuis décembre 2007.

Ces annonces menacent néanmoins encore 50 349 personnes aux États-Unis et dans le monde.