La Cour des comptes américaine (GAO) s'est émue jeudi de la croissance des commissions que les sociétés de cartes de crédit, marché dominé par Visa et MasterCard, imposent aux commerçants.

«La hausse des commissions d'interchange a accru les coûts pour les commerçants» et «hausse pourrait être la conséquence des modalités de la concurrence entre Visa et MasterCard pour attirer et conserver les émetteurs» de cartes de crédit, constate cet organisme dépendant du Congrès dans un rapport.

Ces commissions sont versées par un commerçant à chaque fois qu'un client paie par carte de crédit.

Par conséquent, le client «ne reçoit pas la totalité du montant de l'achat parce qu'une certaine portion de la vente est déduite pour rémunérer la banque du commerçant, celle qui a émis la carte, et la société de cartes de crédit qui traite la transaction», a relevé le GAO.

Visa et MasterCard, qui contrôlent à eux deux plus de 70% du marché aux États-Unis, touchent «de 1 à 3% du prix à la caisse», selon une grille tarifaire extrêmement complexe, a-t-il ajouté.

Et les commissions touchées par ces deux entreprises sont passées de 20 milliards de dollars en 2002, à un montant de 35 à 45 milliards de dollars en 2007, grâce à des augmentations de tarifs. Ces tarifs n'ont pas de plafond légal.

La Cour des comptes américaine s'interroge pour savoir «si les taux des commissions d'interchange reflètent la capacité de certaines sociétés de cartes de crédit à faire valoir leur emprise sur le marché sans souffrir de conséquences en termes de concurrence, ou si ces commissions répercutent les coûts que les émetteurs supportent pour gérer leurs programmes de cartes de crédit».

Elle suggère plusieurs pistes pour que le législateur tente de limiter ces commissions, dont un plafond légal, ou des obligations de transparence, mais prévient que chacune pourrait avoir un coût et «présente des difficultés pratiques».

En 2007, les Américains possédaient 2,3 cartes de crédit par personne en moyenne, tous âges confondus.