Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a redit jeudi que le gouvernement voulait voir un régulateur unique contrôler les plus grandes institutions financières des États-Unis.

«Pour la régulation des sociétés les plus larges et les plus interconnectées, il faut une institution aux capacités énormes, avec une autorité clairement définie et engageant seule sa responsabilité. Il n'y a pas de place, là, pour une régulation en conseil ou en comité», a déclaré M. Geithner devant la Commission économique mixte du Congrès.

«Les enjeux sont tout simplement trop élevés pour que l'on permette qu'un éparpillement de l'autorité et des responsabilités affaiblisse le devoir de rendre des comptes» sur ce sujet, a ajouté M. Geithner, qui s'exprimait à l'occasion d'une audition consacrée à la réforme de la régulation financière.

M. Geithner s'oppose ainsi clairement à une des dispositions du projet de loi de réforme de la régulation déposé par le président de la Commission bancaire du Sénat, Christopher Dodd.

Ce projet veut confier la régulation et le contrôle des plus grandes entreprises dites d'importance systémique (c'est-à-dire dont la faillite menacerait l'ensemble du système financier) à une agence indépendante où siégeraient entre autres les régulateurs fédéraux.

Au contraire, le Trésor veut confier cette tâche à la banque centrale (Fed), et cette idée a été reprise dans un projet de loi concurrent en discussion à la Chambre des représentants.

Le projet de la Chambre étendrait considérablement les pouvoirs de la Fed, alors que celui de M. Dodd cherche au contraire à dépouiller la banque centrale de toutes ses attributions en matière de régulation.

S'il n'a pas mentionné expressément la Fed devant la Commission mixte, M. Geithner n'a laissé aucun doute en parlant d'une institution «aux capacités énormes».