La banque américaine JPMorgan a accepté mercredi de payer 75 millions $ pour échapper à un procès dans une affaire de trafic d'influence auprès d'élus locaux aux États-Unis, a annoncé l'autorité de régulation des marchés financiers, la SEC.

La banque a conclu un accord avec la SEC pour mettre fin à des poursuites. JPMorgan lui versera 25 millions $, ainsi que 50 millions $ à la collectivité locale concernée, le comté de Jefferson, en Alabama.

Le groupe était accusé d'avoir effectué en 2002 «plus de 8 millions $ de versements secrets à des amis proches de certains conseillers du comté de Jefferson», a rappelé le régulateur dans un communiqué.

Ces élus avaient voté pour sélectionner JPMorgan Securities comme gérant d'une offre d'obligations servant à financer le système de traitement des eaux du comté et la banque avait «compensé le coût des versements illicites en imposant au comté des taux d'intérêt plus élevés», a indiqué la SEC.

JPMorgan a également renoncé à 674 millions $ de frais qu'il comptait facturer au comté.

L'affaire, révélée en février, avait provoqué un scandale aux États-Unis. Le comté de Jefferson, qui administre la plus grande ville de l'Alabama (Birmingham, 240 000 habitants), était alors ruiné, incapable de faire face aux dettes découlant de la transaction avec JPMorgan.

Dans le volet pénal de cette affaire, l'ancien maire de Birmingham, Larry Langford, a été condamné le 28 octobre, entraînant sa révocation, et attend de connaître sa peine.

Il risque 805 ans de prison pour 60 délits, dont des détournements de fonds publics et des actes de corruption passive, après s'être fait payer de multiples biens de luxe par un banquier et un lobbyiste proches de JPMorgan.