Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a reconnu jeudi que l'État pourrait être amené à voler une nouvelle fois au secours du groupe de services financiers GMAC, déjà renfloué à deux reprises par les contribuables pour 12,5 milliards de dollars au total.

«La seule chose que nous faisons, c'est respecter l'engagement» pris par l'État vis-à-vis de GMAC à l'issue des tests de résistance bancaire, a déclaré M. Geithner, reconnaissant implicitement que le gouvernement songeait à un nouveau renflouage.

M. Geithner répondait à une question d'une parlementaire sur une nouvelle aide de l'État à GMAC, lors d'une audition devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants.

«Nous nous sommes engagés à ce que, dans l'éventualité où nous n'arrivions pas à lever de capitaux sur les marchés, l'État injecterait ce capital», a-t-il rappelé.

«Même si je ne veux pas entrer dans les détails ici, en fait, il est probable que nous ayons à injecter moins de capital que nous ne le prévoyions», a poursuivi le secrétaire au Trésor, sans citer aucun chiffre.

Le New York Times a affirmé jeudi que la société était «engagée dans une course pour renforcer ses finances avant une échéance cruciale le 9 novembre, jour où les autorités de régulation fédérales évalueront sa santé financière».

GMAC reste sur deux trimestres de pertes cette année, pour un total de 4,6 milliards de dollars. Les résultats du troisième trimestre sont attendus le 4 novembre.

La société s'était vu accorder le statut de banque en décembre 2008, ce qui lui a permis de bénéficier de l'aide de l'État une première fois à ce moment-là, puis de nouveau en mai.

Créée pour assurer le financement des achats de voitures chez General Motors, GMAC s'est diversifiée progressivement dans des activités de banque traditionnelle, de crédit hypothécaire et d'assurance. Depuis avril, elle prête aussi aux acheteurs de modèles Chrysler.

Comme les autres plus grandes banques du pays, GMAC a été soumise aux «tests de résistance» imposés par l'État au printemps. A l'issue de ces tests, les autorités s'étaient engagées à continuer d'assurer la survie de ces groupes s'ils venaient à rencontrer des difficultés de financement.

La persistance de ces difficultés a été mise en évidence par l'annonce mercredi de l'émission de 2,9 milliards d'obligations sur trois ans, qui selon le groupe «renforce encore la position de GMAC en liquidités», une manière de dire qu'il est en manque d'argent.

Cette émission est garantie par l'agence fédérale qui assure les dépôts bancaires, la FDIC. Mais elle doit être la dernière ayant le sceau de la FDIC, GMAC ayant épuisé cette possibilité après deux autres émissions obligataires de 7,4 milliards de dollars en mai, et 4,5 milliards de dollars en juin.

GMAC appartient à 35,4% à l'État fédéral, à 22,0% au fonds Cerberus, à 9,9% à GM et à 14,6% au fonds des salariés de GM, les 18,1% restants étant entre les mains d'autres investisseurs.

M. Geithner a répété mercredi qu'il voulait un rôle «limité» de l'État dans cette entreprise comme dans d'autres qu'il aide, et qu'il souhaitait vendre ce genre de participation «aussi rapidement que possible».