L'économie américaine donne des signes de reprise et le système financier américain «va mieux» mais reste fragile, a estimé mardi le secrétaire au Trésor des États-Unis, Tim Geithner lors d'une conférence d'investisseurs à New York.

L'économie américaine a montré «les signes d'un début de reprise beaucoup plus vite que prévu et plus vite que lors des précédentes récessions», a estimé M. Geithner.

Le système financier de son côté «va mieux» même s'il reste dans une situation «mitigée», a-t-il dit.

Les banques régionales en particulier «font toujours face à un environnement difficile, les entreprises dépendent plus des banques et ont plus de mal à obtenir des crédits», a-t-il souligné.

Pour autant, «les statistiques sur la confiance» des entreprises et des consommateurs «s'améliorent, le coût du crédit a reculé, et les grandes entreprises peuvent à présent lever des fonds plus facilement», a-t-il ajouté.

À propos du dollar, qui a atteint un plus bas depuis 14 mois lundi à près de 1,51 dollar pour un euro, M. Geithner a affirmé qu'il «allait rester la principale monnaie de réserve pour longtemps».

Le secrétaire au Trésor estime que l'économie américaine «n'a pas encore besoin» d'un nouveau plan de relance: «le Congrès prépare plusieurs choses, notamment le fait d'étendre le paiement des indemnités chômage» ainsi que «plusieurs mesures fiscales».

En ce qui concerne le système financier, le principal défi est d'éviter «les risques catastrophiques», à savoir qu'une grosse institution fasse faillite et entraîne dans sa chute tout le système financier, a ajouté le ministre.

Selon lui, il faut «placer des limites aux prises de risques», et faire en sorte que le système soit suffisamment fort pour que de grosses institutions puissent faire faillite sans «que cela coûte de l'argent aux contribuables américains».

Si les banques qui ont reçu le soutien du gouvernement américain et n'ont pas encore remboursé les aides, comme Citigroup et Bank of America, devraient être en mesure de le faire «relativement rapidement», il en va autrement pour les constructeurs automobiles Chrysler et General Motors, a-t-il dit.

«Cela va prendre du temps pour le gouvernement de sortir de ces entreprises», même si l'État n'a vocation ni à rester dans leur capital, ni à prendre part à la gestion de ces entreprises.

La question la plus importante pour les constructeurs américains, c'est «de fabriquer des voitures que les gens ont envie d'acheter», a remarqué M. Geithner, déclenchant les rires de l'assistance.