Le président américain Barack Obama a fustigé jeudi les «énormes primes» que s'octroient certains dirigeants d'entreprises renflouées par l'État lors de la crise financière, une insulte aux «valeurs» de l'Amérique.

Les Américains croient en la réussite, a rappelé le président américain depuis la Maison-Blanche, «mais cela insulte nos valeurs quand les responsables de grosses firmes financières en difficulté s'octroient d'énormes primes alors même qu'elles dépendent d'une assistance extraordinaire pour se maintenir à flot».

Barack Obama a salué la décision du département américain du Trésor, qui a demandé jeudi aux sept grandes firmes qui n'ont pas encore remboursé l'argent prêté l'an dernier par le gouvernement de réduire de moitié en moyenne les rémunérations de leurs principaux dirigeants. Mais le chef de la Maison-Blanche a ajouté qu'il fallait en faire davantage, exhortant le Congrès à légiférer pour que les actionnaires aient leur mot à dire sur les politiques de rémunération.

Les mesures drastiques annoncées par le département du Trésor ne s'appliqueront toutefois pas aux rémunérations gagnées avant le mois de novembre.

Le responsable du Trésor chargé de la question des rémunérations, Kenneth Feinberg, a précisé devant la presse que les salaires moyens des 25 principaux dirigeants seraient réduit de 90 pour cent à partir du mois prochain. La mesure concerne les dirigeants des banques Bank of America et Citigroup, l'assureur AIG, les constructeurs automobiles General Motors et Chrysler et les firmes de services financiers GMAC et Chrysler Financial.

Le gouvernement américain ne souhaitait pas obliger les responsables de ces firmes à rendre les primes déjà perçues cette année, mais les niveaux de rémunération réduits serviront de base pour les décisions sur les salaires en 2010, a précisé Kenneth Feinberg.

Les dirigeants resteront soumis à ces limites tant que leurs compagnies continueront de recevoir un soutien du plan gouvernemental de 700 milliards $ US adopté au coeur de la crise financière l'an dernier pour renflouer les firmes en difficulté. Leur rémunération totale sera réduite en moyenne de moitié.

Les versements en espèces et les frais ou avantages en nature seront aussi limités et contrôlés par le département du Trésor.