Les dirigeants de la banque centrale américaine (Fed) estiment que le chômage ne devrait pas baisser «sensiblement» en 2010 et veulent surveiller «soigneusement» les attentes d'inflation, selon les minutes de leur dernière réunion publiées mercredi.

Lors de cette réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 22 et 23 septembre, les participants sont tombés d'accord «d'une manière générale», pour dire que l'économie américaine devrait» croître sur la fin de 2009 et en 2010, mais à un rythme qui ne devrait pas faire baisser sensiblement le taux de chômage», révèle le compte-rendu de la séance.

Le document note «que plusieurs participants» ont indiqué lors de cette réunion avoir «revu en hausse leurs prévisions de croissance pour le second semestre 2009 et pour les années suivantes», mais ne publie pas de nouvelle fourchette de prévision officielle.

Dans leurs dernières prévisions publiées, remontant à juin, les dirigeants de la Fed estimaient que les États-Unis reviendraient à la croissance au second semestre et que le PIB du pays augmenterait de 2,1 à 3,3% en 2010.

Lors de leur réunion des 22 et 23 septembre, les membres du FOMC ont enterré officiellement la récession américaine entamée en décembre 2007, mais ont prévenu que la reprise serait lente et longue, et que le niveau des prix et de l'activité devrait justifier le maintien du taux directeur, abaissé à quasi-zéro en décembre, à un niveau extrêmement bas pendant longtemps.

Alors que les dirigeants de la Fed ont pu apparaître récemment tiraillés sur leur appréciation du niveau des prix, entre ceux qui craignent un retour de la grande inflation des années 70 et ceux pour qui plane encore le spectre d'une déflation, les minutes laissent penser que leur écart de vue était réduit en septembre.

«D'une manière générale, de nombreux participants ont considéré que les risques concernant leurs prévisions d'inflation pour les quelques trimestres à venir étaient globalement équilibrés» entre hausse et baisse, notent les minutes.

«Un petit nombre» continuait de voir un risque assez fort de désinflation, mais moins fort qu'auparavant, et «un petit nombre» craignaient que leur prévision n'ait à être relevée à long terme, ajoute le texte.

Néanmoins, «tous les participants ont reconnu que les attentes d'inflation étaient un des facteurs déterminants de l'inflation, et que, dans les conditions actuelles, il fallait surveiller soigneusement les diverses mesures d'attentes d'inflation, aussi imparfaites soient-elles», ajoute le document.

Toute la difficulté qui attend la Fed sera en effet de trouver le moment opportun pour relever son taux de manière à contrer un envol éventuel de l'inflation sans tuer la reprise naissante.