Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner n'a rien à se reprocher dans l'affaire des primes versées par l'assureur AIG à certains responsables de sa chute, si ce n'est de ne pas en avoir été informé en temps utile, selon un rapport d'enquête publié mardi.

«Rien n'indique que M. Geithner ait été au courant des bonus versés à AIG Financial Products avant le 10 mars 2009, trois jours avant qu'ils ne soient versés», écrit le responsable du contrôle de l'utilisation des fonds publics accordés aux banques américaines, Neil Barofsky.

Dans son rapport d'enquête qu'il doit présenter mercredi devant des parlementaires, M. Barofsky note néanmoins que cela «implique un manque de communication» et recommande que le Trésor y remédie de manière à pouvoir jouer son rôle de surveillance des établissements bénéficiant de l'aide financière de l'État.

L'affaire des primes d'AIG avait éclaté en mars avec la révélation que ce groupe d'assurance, sauvé de la faillite grâce à plus de 170 milliards de dollars mobilisés par les autorités fédérales, allait verser des primes portant sur des dizaines de millions de dollars à ses employés de la branche Produits financiers, à l'origine des placements risqués.

Cette nouvelle avait suscité l'indignation de l'opinion publique, du Congrès et du gouvernement. M. Geithner, qui avait indiqué alors n'avoir été informé des projets d'AIG que le 10 mars, avait déclaré assumer «l'entière responsabilité» de cette affaire.

Il avait affirmé avoir agi «très vite» pour tenter d'empêcher le versement de ces primes dès qu'il en avait eu connaissance, mais n'avait trouvé «aucun moyen légal de bloquer» le versement de 168 millions de dollars en mars.

La justice de New York, qui s'était saisie de l'affaire, avait annoncé quelques jours plus tard que les employés primés s'étaient engagés à rendre environ 50 millions de dollars.

Cependant, note M. Barofsky, à peine plus de 19 millions avaient été restitués à la date du 31 août.

Son rapport note que le Trésor fait actuellement pression sur AIG pour que celui-ci ne verse pas l'intégralité des 198 millions de dollars qui resteraient dus aux employés d'AIG Produits financiers en mars 2010, dans le cadre de ce programme de primes de maintien en poste prévu sur deux ans.