La rémunération des dirigeants d'entreprises ne doit pas être encadrée par la loi ou des mesures réglementaires, estime un groupe de patrons de grandes entreprises américaines dans un rapport publié lundi.

Sur cette question, «une approche fondée sur des règles est dépourvue de la flexibilité essentielle requise pour concilier la diversité des secteurs d'activité, des stratégies (...) et du niveau de développement représentée par les plus de 12 000 entreprises américaines cotées», écrit ce Groupe de travail sur la rémunération des cadres.

«On ne peut pas substituer des règles au jugement judicieux requis pour prendre des décisions saines en matière de rémunération», ajoute le Groupe dans le préambule à son rapport publié par le Conference Board, un institut de conjoncture privé.

Ces affirmations liminaires posées, le rapport formule cinq propositions en forme de bonnes intentions dans le but affiché de «rétablir la confiance du public», échaudé par un certain nombre de scandales liés par exemple à des primes de départ pharamineuses accordées à des patrons ayant présidé à la chute de leur entreprise.

Ce Groupe de travail sur la rémunération des cadres est composé de treize dirigeants en activité ou honoraires, habitués des conseils d'administration d'un certain nombre d'entreprises américaines de premier plan.

Le gouvernement américain a renoncé en juin à brider par la loi la rémunération dans les entreprises américaines, et notamment dans la banque, après avoir affirmé que certaines dérives en matière de paye et de primes étaient à l'origine de la crise financière.

Dans une chronique publiée lundi dans le New York Times, le prix Nobel d'économie Paul Krugman s'insurge contre le fait que «les fiches de paye à Wall Street (soient) en train de revenir à leur niveau d'avant la crise» et regrette que le président américain Barack Obama ne semble pas «être prêt (...) à se battre contre les banquiers».