Les commandes de biens durables aux États-Unis ont rebondi en juillet, de 4,9%, par rapport à juin, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés mercredi par le département du Commerce.

C'est la plus forte hausse de cet indicateur depuis juillet 2007, et elle est bien supérieure aux attentes des analystes qui avaient estimé leur progression à 3,2%.

Elle est cependant due essentiellement à une forte hausse dans le secteur des transports (+18,4%). En particulier, les commandes à l'aviation civile, soumises à de fortes variations d'un mois sur l'autre, ont plus que doublé en juillet.

Hors transports, la hausse des commandes de biens durables n'a atteint que 0,8% (après +2,5% en juin).

Si l'on exclu le secteur de la défense, l'indicateur a augmenté pour le quatrième mois de suite, de 4,3% par rapport au mois précédent (après +0,7% en juin).

Le ministère a revu en forte baisse le recul des commandes du  mois précédent, à 1,3%, au lieu des 2,5% initialement annoncés. Il relève que l'indicateur a augmenté trois fois au cours des quatre derniers mois. Malgré cela, les commandes de biens durables reçues par l'industrie en juillet ont baissé de 20,3% en glissement annuel.

Les commandes de biens d'équipement hors défense et hors aviation, qui donnent une idée de l'effort d'investissement des entreprises dans leur outil de production, ont reculé de 0,3% en juillet, après une bond de 3,6% le mois précédent.

Cela témoigne de la fragilité persistante de l'investissement des entreprises, qui a été l'un des facteurs ayant le plus pesé sur le recul de la croissance au cours des quatre derniers trimestres.

Dans une étude publiée le 21 août, l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's (S&P) notait que les fabricants américains de biens d'équipement «[luttaient] malgré des signes de stabilisation» du marché.

Relevant que la baisse de la demande pour leurs produits avait eu tendance à ralentir au deuxième trimestre, S&P, faisait remarquer que ce secteur continuait de souffrir de la baisse de la demande mondiale et des contraintes de financement continuent de peser sur les entreprises aux États-Unis.

La banque centrale américaine a prévenu mi-août, à l'issue de sa dernière réunion de politique monétaire, tabler pendant un certain temps encore sur une «sous-utilisation considérable des capacités de production» aux États-Unis, ce qui n'augure pas d'une reprise rapide de l'investissement.

En revanche, signe plutôt encourageant pour l'économie, la diminution des stocks des fabricants de bien durables a ralenti en juillet à 0,8% par rapport au mois précédent, selon le ministère (contre -1,5% en juin), ce qui pourrait augurer de la fin prochaine du cycle d'ajustement des stocks devant précéder la reprise.