Le groupe de cosmétiques Estée Lauder (EL)a fait état jeudi de résultats plombés par la récession et par sa restructuration pour l'exercice fiscal clos fin juin et a publié un ensemble de prévisions reflétant l'impact «négatif» de l'environnement économique et ses évolutions futures.

Sur l'année, Estée Lauder a dégagé un bénéfice net de 218,4 millions de dollars, représentant une chute de 54% sur un an.

Ce bénéfice a été grevé par une charge de 91,7 millions de dollars pour la restructuration en cours, tandis que le chiffre d'affaires annuel a décliné de 7%, à 7,32 milliards de dollars, selon des chiffres publiés dans un communiqué.

Ces résultats sont toutefois globalement conformes aux attentes du marché: le bénéfice courant par action ressort à 1,42 dollar, identique au consensus d'estimations d'analystes. Le marché tablait en outre sur des revenus de l'ordre de 7,36 milliards de dollars.

Hors effet de change, le chiffre d'affaires est également ressorti en baisse, de 2%, affecté par la baisse de la consommation, en particulier pour les régions Amériques et Europe/Moyen Orient.

Les parfums ont accusé le plus fort déclin des revenus (-19,6%), suivi des soins capillaires (-5,8%), du maquillage (-5,6%) et des soins du visage (-3,7%).

La restructuration a fait plonger Estée Lauder dans le rouge au quatrième trimestre, avec une perte de 17,9 millions de dollars, contre un bénéfice de 120,2 millions un an plus tôt, sous l'effet d'une charge de 85,1 millions de dollars. Parallèlement, les revenus trimestriels ont chuté de 16% à 1,68 milliard.

Ces chiffres restent globalement conformes aux attentes, entre un bénéfice courant de 20 cents par action, identique au consensus du marché, et des revenus légèrement en deçà des 1,72 milliard envisagés par les analystes.

Le président du conseil d'administration William Lauder s'est dit «déçu» par ces résultats, tout en soulignant, dans un communiqué, qu'Estée Lauder avait su «réagir rapidement pour minimiser l'impact» de l'environnement économique sur les performances du groupe.

Pour ses perspectives, Estée Lauder a prévenu ne pas être en mesure «de prédire l'ampleur ni la durée» du «haut niveau d'incertitudes sur la santé de l'économie mondiale», ainsi que son «impact négatif sur la confiance et les dépenses des consommateurs».

Dans ce contexte, le groupe a indiqué tabler pour l'exercice 2010 sur «un nouvel impact négatif» de l'environnement économique, évoquant en particulier «un déclin» des revenus dans le parfum et dans la région Amériques.

Cela devrait être contrebalancé par des revenus «stables» dans le maquillage, en hausse dans les soins du visage et capillaires, et par les recettes dans les régions Asie Pacifique et Europe/Moyen Orient/Afrique.

Le bénéfice courant 2010 devrait se situer entre 1,55 et 1,70 dollar selon le groupe, contre 1,42 dollar en 2009, pour des ventes attendues de stables à en hausse de 2%, à taux de changes constants. Le sommet de la fourchette de prévision de bénéfice par action rejoint les prévisions actuelles du marché.

Pour le seul premier trimestre, soit la période juillet-septembre, le groupe table sur des ventes en recul de 2% à 5% à taux de change constant, pour un bénéfice courant de 23 à 30 cents par action, contre 26 cents un an auparavant, ce qui est sensiblement supérieur aux 16 cents attendus par Wall Street.

La restructuration devrait permettre à Estée Lauder de dégager entre 175 et 200 millions de dollars d'économies sur le nouvel exercice, dont 40-50 millions au premier trimestre.

Des provisions de 80 à 120 millions de dollars seront inscrites dans les comptes annuels.