Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner et le président de la banque centrale des États-Unis (Fed) Ben Bernanke ont présenté vendredi devant le Congrès deux avis radicalement opposés sur la création d'une autorité fédérale de protection des clients des banques.
Le Trésor a déposé au Congrès en juin, dans le cadre de sa réforme de la régulation financière, un projet de loi visant à créer une Agence fédérale de protection des consommateurs. Dans un témoignage écrit devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants, M. Geithner a plaidé pour cette création, estimant que «les arguments en sa faveur» étaient «clairs».
Il a souligné que certains acteurs du système financier «comme les courtiers en prêts immobiliers et de grandes sociétés indépendantes de prêt immobilier» échappaient actuellement à la régulation et pouvaient abuser des consommateurs.
Le secrétaire au Trésor a également indiqué que «là où la surveillance de l'État fédéral s'exerce», elle n'est pas assez uniforme.
M. Bernanke a plaidé en revanche contre la création d'une telle agence.
«Je pense qu'il est important de pointer certains avantages qui seraient perdus à cause de cette réforme», a-t-il affirmé.
Selon lui, «à la fois la substance des règles de protection des consommateurs et le pouvoir de les faire appliquer sont complémentaires de la supervision», qui incombe actuellement à la banque centrale.
Il a expliqué en substance qu'il craignait que l'Agence de protection des consommateurs impose des règles trop strictes.
Le président de la Réserve fédérale a proposé au Congrès mercredi que la protection des consommateurs figure parmi les missions statutaires de la Fed, à côté du plein emploi et de la stabilité des prix.