Le secteur privé aux Etats-Unis a détruit 473 000 emplois en juin, selon une étude du cabinet de conseil en ressources humaines ADP publiée mercredi, qui révèle un ralentissement des suppressions d'emplois, mais bien moins fort qu'espéré.

Les analystes estimaient que l'enquête ferait apparaître 400 000 destructions de postes.

ADP revu en baisse à 485.000 au lieu de 532 000 le nombre de suppressions d'emplois du mois de mai.

Le cabinet fait état d'une «amélioration notable» de la situation au deuxième trimestre, où les suppressions de postes ont atteint 492.000 en moyenne chaque mois, par rapport au premier trimestre (691.000 emplois détruits chaque mois).

Il prévient cependant que les destructions devraient se poursuivre au moins pendant «plusieurs mois», «bien que peut-être pas aussi rapidement qu'au cours des six derniers mois».

Selon ADP, le secteur des services, qui assure près de 85% de l'emploi non agricole aux États-Unis, a perdu 223 000 postes en juin, après 224 000 en mai.

Avec une main-d'oeuvre en baisse continue depuis plus de deux ans, l'industrie a encore perdu 250 000 emplois, après 261 000 le mois précédent.

Les grandes entreprises, comptant 500 salariés ou plus, ont supprimé 91 000 emplois, les entreprises moyennes (de 50 à 499 salariés) 205 000, et les petites entreprises 177 000.

Le cabinet note que les petites entreprises, moteur de la création d'emplois aux Etats-Unis, ont détruit 2,3 millions de postes depuis le point haut atteint en janvier 2008, deuxième mois officiel de la récession aux Etats-Unis.

L'enquête ADP donne un premier aperçu sur l'évolution mensuelle de l'emploi aux Etats-Unis avant les chiffres officiels du département du Travail, qui couvrent à la fois le secteur privé et le secteur public, et doivent être publiés jeudi.

Les analystes s'attendent que le rapport du ministère fasse apparaître 363 000 suppressions d'emplois nettes en juin, après les 345 000 annoncées pour mai.

Les résultats de l'enquête ADP pourraient les amener à revoir en hausse leurs attentes de destructions de postes.

Le taux de chômage aux Etats-Unis a atteint 9,4% en mai, et les analystes tablent sur 9,6% pour le mois de juin, du jamais vu depuis juin 1983.

Dans un autre rapport publié mercredi, le cabinet Challenger, Gray & Christmas, indique que le nombre de suppressions d'emplois (aux Etats-Unis et à l'étranger) annoncées en juin par les entreprises américaines est tombé à 74.393, soit son plus bas niveau depuis 15 mois.

Cela représente une baisse de 33% par rapport aux annonces du mois de mai, ajoute ce cabinet de conseil, précisant que c'est la première fois depuis septembre, mois correspondant au pic de la crise financière, que ce nombre est inférieur à 100 000.