Comme artiste, Michael Jackson aura composé des dizaines de succès durant sa carrière. Mais comme homme d'affaires, son meilleur coup n'est pas Thriller, Billie Jean ou Black or White. C'est plutôt d'avoir acheté le catalogue d'une autre légende de la musique - les Beatles.

Au sommet de sa gloire musicale, en 1985, le roi de la pop a aussi fait le meilleur investissement de sa vie : l'achat du catalogue des Beatles pour 47,5 millions US. Aujourd'hui, son catalogue, qui comprend 300 000 chansons (les siennes, 200 chansons des Beatles et quelques unes d'Elvis Presley), vaudrait entre 1,1 et 1,6 milliard US. Une transaction lucrative qui ne surprend pas l'ancien avocat de Jackson dans les années 80, John Branca. «À cette époque, Michael veillait à ses affaires et contrôlait ses finances», a-t-il dit au New York Times.

Dans les années 80, le chanteur vit modestement malgré sa fortune colossale. Il rentre à la maison familiale entre ses spectacles et ses séances d'enregistrement. En 1988, il s'achète un château digne de son statut, un ranch connu plus tard sous le nom de Neverland qu'il paie 17 millions US.

Ses finances se dégradent rapidement au début des années 90. Production de vidéos, jets privés, frais d'opération de Neverland - ses dépenses extravagantes deviennent vite hors de contrôle. «Il ne gérait plus son argent», dit son ancien conseiller financier Alvin Malnik. Son ancien gérant Frank Dileo, qui était avec Jackson à son sommet artistique et financier entre 1984 et 1989, blâme plutôt l'entourage de la vedette. «Tout ce qui les intéressait, c'était son argent. Personne ne faisait attention à ses intérêts», a-t-il dit au New York Times.

En 1995, il est forcé de vendre la moitié de son catalogue des Beatles à Sony pour 100 millions US afin de payer ses dettes. Une solution temporaire. À la fin des années 90, les banques financent toujours ses extravagances.

En 2005, après un procès criminel et deux divorces, Michael Jackson est au bord de la faillite. Ses dettes s'élèvent à 270 millions US à un taux d'intérêt de 20%. Sony s'inquiète alors de voir Jackson faire faillite. La compagnie de disques ne veut pas que son créancier, la firme Fortress Investment (propriétaire de la station de ski Mont-Tremblant), mette la main sur l'autre partie du catalogue de Jackson.

Sony propose à Michael Jackson un montage financier. Selon le New York Times, Citigroup aurait accordé un prêt à un taux de 6% à Michael Jackson à condition que Sony puisse acheter les parts du catalogue des Beatles à une date ultérieure pour 250 millions US. À la même époque, Michael Jackson déménage de son ranch de Neverland, dont il vend une partie des intérêts à la firme Colony Capital.

Ultime concession pour remettre ses finances à flot : Michael Jackson annonce un retour sur scène après 12 ans d'absence. Il devait faire 50 millions US pour 50 spectacles à Londres entre juillet 2009 et février 2010. De quoi payer amplement son loyer de 1,2 million par année dans sa nouvelle demeure à Bahreïn, un archipel du golfe Persique.

Malgré ses dettes qui s'élèveraient à 400 millions, les médias spécialisés estiment la valeur de sa fortune à 350 millions, en grande partie à cause du catalogue des Beatles. Triste ironie pour un artiste qui a autant marqué le monde de la musique.