La banque centrale des Etats-Unis a entamé mardi une réunion de politique monétaire de deux jours, au cours de laquelle elle doit décider de la suite à donner à son intervention sur les marchés pour aider l'économie, et tenter de rassurer sans susciter trop d'espoirs.

Le Comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale s'est réuni à Washington, au siège de la Réserve fédérale (Fed), à partir de 13h, a indiqué un porte-parole de l'institution.

La session doit reprendre mercredi matin, et le communiqué final de la rencontre est attendu pour mercredi vers 14H15 (18H15 GMT).

Au vu de l'évolution de la conjoncture depuis sa dernière rencontre en avril, le Comité ne devrait pas toucher au taux directeur de la banque centrale, abaissé quasi à zéro en décembre.

En revanche les débats du FOMC devraient porter sur la suite à donner à l'intervention de la Fed sur les marchés pour aider l'économie des États-Unis à surmonter la crise.

Alors que la Fed attend une reprise de l'économie américaine d'ici à la fin de l'année, le Comité devrait également discuter de la sortie de crise et de la façon de replier au mieux ses programmes de soutien au crédit et à la liquidité, pour lesquels la banque centrale a mobilisé des centaines de milliards de dollars

Il n'est pas question, pour l'heure, que la banque centrale commence à diminuer son aide. Un de ses gouverneurs, Elizabeth Duke, a mis en garde huit jours plus tôt contre un «retrait prématuré» des «politiques de soutien au secteur financier».

Mais le Comité est divisé par des divergences à propos du programme de rachat d'obligations du Trésor en vigueur depuis mars, entre ceux qui veulent augmenter le montant de ces rachats et ceux qui souhaiteraient les freiner.

Combiné à des rachats de titres émis par les organismes de refinancement hypothécaires semi-publics, ce programme a eu dans un premier temps, jusqu'en avril, l'effet escompté: faire baisser les taux (notamment immobiliers) à long terme.

Mais ces actions s'avèrent actuellement impuissantes à endiguer une remontée de ces taux, provoquée tout à la fois par le niveau d'émissions énorme de titres de dette de l'État pour financer le plan de relance, la remontée des attentes d'inflation avec la perspective de la reprise, les craintes d'un surendettement de Washington et, paradoxalement, le programme de rachats de bons du Trésor par la Fed lui-même, qui fait craindre que la banque centrale ne finance de manière artificielle le déficit en créant de la monnaie.

En l'absence de majorité claire parmi ses membres, le Comité pourrait opter pour le statu quo.

Les analystes guetteront en revanche les termes du communiqué final de la réunion, dans lequel la Fed devrait s'efforcer d'atteindre un d'équilibre délicat.

N'ayant pas l'intention de relever de sitôt le taux directeur, le FOMC devrait tenter de rassurer sur la situation de l'économie, sans susciter trop d'espoirs susceptibles de provoquer une montée des attentes d'inflation, génératrice à terme de hausse des prix.

Pour les analystes d'Aurel BGC, le communiqué devrait conserver «la phrase selon laquelle les conditions économiques nécessitent le maintien des taux directeurs à des niveaux exceptionnellement bas, éludant le scénario de remontée des taux à horizon visible», tout en se montrant «plus neutre» sur le risque de déflation.