La conjoncture économique aux États-Unis est restée «médiocre» ou «a empiré» selon les régions de la mi-avril à la fin mai, selon le Livre beige publié mercredi par la banque centrale américaine.

«La conjoncture économique est restée médiocre ou a encore empiré au cours de la période allant de la mi-avril à la fin du mois de mai», indique ce rapport de conjoncture devant servir de référence lors de la réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) prévue pour les 23 et 24 juin.

Cinq des 12 antennes régionales de la banque centrale ont cependant noté que «le cycle de baisse de l'activité montrait des signes de ralentissement», ajoute le document. La Fed relève également que plusieurs régions ont fait part d'une amélioration de leurs perspectives, «bien qu'elles ne voient pas de hausse substantielle de l'activité économique d'ici à la fin de l'année».

La Fed escompte officiellement que les États-Unis renoueront avec la croissance d'ici à fin décembre, mais a prévenu que la reprise serait lente, fragile et encore très exposée aux chocs.

Le Livre beige affirme que «les conditions d'obtention du crédit restent rudes ou qu'elles se sont encore resserrées», et que les dépenses des consommateurs, si essentielles pour la croissance américaine, «restent faibles du fait que les ménages se fixent comme ligne d'acheter les produits les moins chers» possibles.

Le document relève en guise d'illustration que «les achats de voitures neuves sont restés déprimés dans la plupart» des régions.

Alors que mai marque le début de la grande saison touristique dans le pays, le Livre Beige remarque que «l'activité dans les secteurs du voyage et du tourisme a baissé» et que «les vacanciers tendent à dépenser moins» qu'auparavant.

Le secteur immobilier, à l'origine de la crise, «reste faible», mais huit antennes régionales ont noté une «augmentation des ventes de logements», notamment celle de San Francisco et celle de Cleveland, deux régions particulièrement frappées par l'effondrement des prix de l'immobilier.

Le Livre beige confirme que le secteur de l'immobilier commercial commence à être frappé de plein fouet par la crise, avec un effet de retard par rapport au marché du logement emporté par le déclenchement de la crise des crédits hypothécaires à risque à l'été 2007.

«Le taux de locaux commerciaux inoccupés a monté en de nombreux endroits ... alors que les promoteurs éprouvent des difficultés de plus en plus fortes à financer de nouveaux projets».

Sans surprise alors que le taux de chômage atteint désormais 9,4%, le document indique que «la conjoncture du marché du travail reste médiocre à travers le pays, avec des salaires qui stagnent ou chutent».

Quant au niveau général des prix, le Livre beige indique qu'«à de rares exceptions près» (comme l'essence), les antennes régionales de la Fed ont rapporté «une stagnation ou une baisse des prix à tous les stades de la production.»

«Un certain nombre de districts ont indiqué que les prix de vente au détail restaient très faibles», ajoute le document. Le président de la Fed, Ben Bernanke, avait jugé en mai que le risque de déflation s'éloignait, tout en promettant de ne pas baisser la garde contre ce fléau qui viendrait entraver une reprise très attendue après 17 mois de récession.