Le président américain Barack Obama a dit mardi vouloir imposer aux parlementaires de compenser chaque dépense qu'ils approuveraient par une économie ailleurs, dans l'espoir de réduire des déficits publics records qui menacent d'entamer son crédit politique.

M. Obama a indiqué que son administration allait le jour même soumettre au Congrès un projet de loi dont le principe est «très simple»: «le Congrès ne peut dépenser un dollar s'il ne l'économise pas ailleurs. C'est un principe qui dirige les foyers responsables dans la gestion de leur budget.»

C'est un principe qui «relève du bon sens fondamental», a-t-il ajouté.

M. Obama a relevé que ce principe avait été observé sous l'administration Clinton dans les années 90 «quand nous sommes passés de déficits records à des excédents records», et que le pays avait renoué avec des déficits records quand cette règle a été abandonnée.

L'administration Obama dit avoir hérité d'un déficit de 1300 milliards de dollars du gouvernement Bush qui invoquait le prix de la défense des États-Unis contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre, le coût des guerres en Irak et en Afghanistan et, finalement, de la crise économique.

Le déficit doit cependant s'alourdir cette année sous l'administration Obama, qui le chiffre à plus de 1800 milliards de dollars pour l'exercice en cours, soit plus de 13% du produit intérieur brut.

M. Obama se justifie en affirmant le besoin impératif de mesures exceptionnelles face à la crise, tel un gigantesque plan de relance de 787 milliards de dollars.

Il a redit son intention de réduire ce déficit de moitié d'ici à la fin de son mandat.

C'est dans son intérêt politique: un sondage Gallup publié lundi montrait que sa gestion de l'argent du contribuable était le principal grief fait à un président par ailleurs populaire.

M. Obama a déjà pris différentes dispositions pour contrôler les dépenses publiques, faisant la chasse au gaspillage, présidant à une réforme des modes d'attribution des contrats de la Défense, annonçant l'élimination de subventions à des assurances médicales.

«Les politiques budgétaires inconsidérées menées par le passé nous ont conduits au fond d'un trou très profond. Il nous faudra du temps, de la patience et des décisions difficiles pour en sortir», a-t-il dit.

Il a indiqué que le Congrès avait déjà approuvé il y a deux ans une règle comme celle qu'il a annoncée mardi, mais qu'elle n'avait pas été appliquée faute de soutien de la part du gouvernement d'alors, et de loi.