Un des dirigeants de la Réserve fédérale américaine, Jeffrey Lacker, a déclaré lundi qu'il était «raisonnable» de penser que la récession finisse cette année aux Etats-Unis, plaidant pour que la banque centrale retire son soutien à l'économie sans traîner le moment venu.

«La plupart des prévisionnistes de premier plan prévoient que la récession s'échève d'ici à la fin de l'année, et je pense que c'est un point de vue raisonnable», a déclaré M. Lacker, dans un discours prononcé en Virginie (Est des Etats-Unis). M. Lacker a cité à l'appui de cette affirmation «la résistance des consommateurs américains» et le «pouvoir de la politique monétaire», à l'origine d'une «hausse de la masse monétaire sans précédent qui va soutenir les dépenses [des ménages et des entreprises] dans les mois à venir».

«Un certain nombre d'indicateurs meilleurs que prévu relatifs au marché du logement fournissent d'autres raisons de croire que la récession sera finie d'ici à la fin de l'année», a déclaré M. Lacker, selon le texte de son allocution distribué à la presse.

«De plus, nous avons quelques preuves que le pire de la chute de l'activité industrielle est derrière nous», a ajouté M. Lacker, qui dirige la Banque de réserve fédérale de Richmond (Est des Etats-Unis), l'une des douze antennes régionales de la banque centrale américaine.

Dans cette optique, afin d'éviter un regain d'inflation qui viendrait compliquer la reprise, «il est très important» que la Fed «évite les risques d'attendre trop longtemps ou d'agir trop lentement» pour réduire le soutien massif qu'elle a apporté à l'économie américaine pendant la crise.

«Le défi, a-t-il dit réside dans le choix du moment opportun» pour réduire l'aide de la Fed, qui se chiffre en centaines de milliards de dollars.

M. Lacker a tenu ces propos après la publication de chiffres du département du Commerce montrant que les dépenses de construction aux Etats-Unis avaient augmenté en mars de 0,3% par rapport à février, alors que les analystes les attendaient en baisse de 1,7%.

D'autres chiffres publiés lundi par l'Association nationale des agents immobiliers (NAR) montrent que les promesses de ventes de logements ont affiché en mars une hausse pour le deuxième mois d'affilée, de 3,2% par rapport à février.

Malgré tout, M. Lacker juge qu'«il y a toujours un trop-plein important d'habitations» qui ne trouvent pas d'acheteurs sur le marché.

«L"investissement dans le logement a [...] chuté pour passer de 6,2% du PIB en 2005 à 2,7% au dernier trimestre, et on ne sait pas clairement quand il touchera le fond», a-t-il dit.

Il a pris soin aussi de rappeler les facteurs qui continuent de peser sur l'économie américaine comme «la contraction de la demande» pour les exportations des Etats-Unis apparue à la fin de l'année du fait de l'extension de la crise à l'ensemble de la planète, ainsi que la montée du chômage dans le pays, qui devrait selon toute vraisemblance continuer jusqu'en 2010.