Tout en reconnaissant que la Réserve fédérale «était très mal à l'aise» face aux opérations de sauvetage des géants financiers l'année dernière, son président Ben Bernanke a affirmé vendredi que la stratégie de la banque centrale américaine pour apaiser la crise économique fonctionnait.

M. Bernanke faisait ainsi référence aux décisions sans précédent de la Fed d'intervenir et de soutenir financièrement la prise de contrôle de la firme de placements Bear Stearns par JPMorgan Chase, et de venir à la rescousse du géant de l'assurance American International Group (AIG).

Lors d'une conférence à Charlotte, en Caroline du Nord, M. Bernanke a soutenu que la banque centrale avait été forcée d'adopter de telles mesures parce que la chute de ces compagnies aurait sévèrement affecté le système financier et l'économie du pays.

Cette situation met en lumière l'importance de consentir de nouveaux pouvoirs afin de permettre au gouvernement de réguler ou prendre le contrôle de ces imposantes firmes. M. Bernanke et le secrétaire du Trésor Timothy Geithner ont récemment demandé au Congrès de leur accorder ces nouveaux pouvoirs.

Depuis le début de la crise économique en 2007, le bilan de la Fed - ses actifs et ses dettes - a plus que doublé et atteint 2 milliers de milliards $ alors qu'il s'élevait à 870 milliards $. Les crédits fournis dans le cadre des opérations de sauvetage ne représentent que cinq pour cent du bilan actuel de la Fed, a précisé M. Bernanke.

Malgré tout, a-t-il ajouté, «ces mesures avaient été extrêmement difficiles à assumer pour la Réserve fédérale et ont été mises de l'avant seulement parce qu'il n'existait aucune autre alternative valable».