Le président de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed), Ben Bernanke, a estimé vendredi que «la grande majorité des prêts» consentis par son institution pour soutenir l'économie étaient «extrêmement sûrs».

   «La grande majorité de nos prêts est extrêmement sûre», a déclaré M. Bernanke à propos de la politique, qu'il qualifie «d'assouplissement du crédit», menée par la banque centrale américaine pour tenter de débloquer les marchés financiers et faire repartir l'économie.

Cette politique s'est traduite par un accroissement sans précédent du bilan de la Fed, qui a plus que doublé par rapport à ce qu'il était il y a un an, pour atteindre plus de 2.100 milliards de dollars à la date du 1er avril.

«Bien que nous ayons été inventifs dans l'extension de notre bilan en ayant recours à un grand nombre de nouveaux programmes [...] nous avons fait cela de manière prudente», a déclaré M. Bernanke, dans ce discours devant un symposium sur les marchés du crédit à Charlotte, en Caroline du Nord (Est des Etats-Unis).

«En suivant notre stratégie [...] nous avons aussi pris soin de concevoir nos programmes de manière qu'ils puissent être levés quand les marchés et l'économie se reprendront», a ajouté M. Bernanke dans cette allocution consacrée au «bilan de la Fed» et retransmise à la télévision.

Selon lui, cela pourra être fait «relativement rapidement» puisqu'«un grand nombre de [ces] programmes fournissent du crédit essentiellement sur une base à court terme».

Concernant le programme de rachats d'obligations du Trésor à long terme ou de titres émis par les organismes de refinancement hypothécaire comme Freddie Mac et Fannie Mae, M. Bernanke a déclaré: «Autant que l'on puisse dire, ces programmes ont eu jusque-ici l'effet désiré».

M. Bernanke a notamment fait référence à la baisse des taux d'intérêts immobiliers.

Selon l'organisme de refinancement hypothécaire Freddie Mac, le taux moyen d'un emprunt immobilier à taux fixe sur trente ans a touché un nouveau plus bas depuis au moins 1971 en s'établissant à 4,78% au cours de la semaine close le 2 avril.

La Fed a annoncé le 18 mars qu'elle comptait consacrer jusqu'à 300 milliards de dollars au rachat de bons du Trésor à long terme, et jusqu'à 1.450 milliards de dollars au rachat de titres des organismes de refinancement hypothécaire.

Le but de ces actions est tout à la fois de décloisonner les marchés et, en bout de chaîne, de faire baisser les taux d'intérêts immobiliers, la reprise du marché du logement étant perçue comme indispensable au redressement de l'économie américaine.

M. Bernanke a par ailleurs signalé que la Fed comptait surveiller les réserves des banques placées chez elle, qui dépassent désormais les 837 milliards de dollars (contre moins de 11,5 milliards il y a un an).

«Le volume important de ces réserves au passif (du bilan de la Fed) doit être surveillé attentivement car, s'il n'est pas géré avec soin, celles-ci pourraient compliquer la tâche de la Fed» quand il lui faudra relever son taux directeur «lorsque l'économie commencera sa reprise ou lorsque les attentes d'inflation commenceront à se relever», a-t-il dit.