L'ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis, Alan Greenspan, défend son action à la tête de la banque centrale dans une tribune publiée mercredi, où il estime que la crise actuelle n'a pas été provoquée par la faiblesse du taux directeur américain.

L'origine de la crise est à rechercher dans le bas niveau des taux des crédits immobiliers, qui, eux-mêmes, étaient largement déconnectés des taux fixés par la Fed, a-t-il fait valoir dans le Wall Street Journal.«Entre 2002 et 2005, les variations des taux d'intérêt immobiliers ont précédé de 11 mois les variations des prix du logement», écrit M. Greenspan.

«Cette corrélation entre les prix des logements et les taux hypothécaires est très parlante, et est un bien meilleur indicateur de la hausse des prix du logement que ne l'est» le niveau du taux directeur de la Fed.

À ses yeux, c'est une explication «bien plus crédible» que celle incriminant une quelconque «politique d'argent facile menée par la Réserve fédérale».

M. Greenspan, a dirigé la Réserve fédérale de 1987 à janvier 2006. S'il a quitté la Fed au sommet de sa gloire, son action à la tête de la banque centrale est fortement remise en cause par nombre d'analystes et de politiciens, qui lui reprochent notamment d'avoir mené une politique monétaire trop accommodante.

De juin 2003 à juin 2004, le taux directeur de la Fed a été laissé à 1%, alors le plus bas niveau, avant de remonter progressivement jusqu'à 4,5% en janvier 2006.

M. Greenspan affirme que la corrélation entre le taux directeur de la Fed et les taux des emprunts immobiliers a été évidente «pendant des décennies», mais qu'elle a «diminué jusqu'à devenir insignifiante» entre 2002 et 2005.

La crise économique actuelle a été provoquée par l'éclatement de la bulle de l'immobilier aux États-Unis à l'été 2007, quand les prix des logements ont commencé à baisser, mettant en péril le système des emprunts hypothécaires américains construit essentiellement sur les attentes d'une hausse future du marché immobilier.