Q: En quoi consiste le plan de stabilité financière?

R: Déployer notre arsenal complet pour s'attaquer à la crise de crédit sur tous les fronts.» C'est la proposition du plan présenté hier par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner. Pour relancer le crédit, le gouvernement veut à la fois solidifier le bilan des banques, créer un fonds public-privé destiné à racheter les actifs toxiques, et bonifier un programme de la Réserve fédérale pour soutenir différents types de crédit aux particuliers et aux entreprises.

Q: En quoi le plan diffère-t-il du plan Paulson, déjà annoncé à l'automne?

R: Le plan de sauvetage de 700 milliards d'Henry Paulson, prédécesseur de M. Geithner, a été approuvé par le Congrès le 4 octobre. Il prévoyait à l'origine un programme de rachat d'actifs toxiques. Mais en novembre, Paulson a annoncé qu'il privilégierait plutôt une prise de participation dans les institutions financières. Le plan Geithner «refaçonne fondamentalement» le plan précédent, pour reprendre les mots du secrétaire au Trésor. Il est beaucoup plus vaste. Il prévoit un retour à un programme d'actifs toxiques, sans délaisser l'injection de capital dans les banques qui ne seraient plus en mesure de prêter dans un environnement économique pire que prévu.

 

Q: Est-ce que le Trésor aura besoin d'argent supplémentaire?

R: Des 700 milliards prévus dans le plan Paulson, plus de 355 milliards ont déjà été affectés. Le département du Trésor a indiqué hier que les 345 milliards restants suffiront à couvrir les nouvelles dépenses prévues, soit un total de 230 milliards. Mais plusieurs mesures n'ont pas encore été chiffrées, dont le nouveau programme de recapitalisation des banques.

Q: Comment en arrive-t-on à parler d'un plan de 2000 milliards?

R: Le Trésor prévoit une implication financière de 100 milliards dans le fonds privé-public. Par financement, cela permettra d'accumuler 500 milliards, voire 1000 milliards pour racheter les actifs invendables des banques. Voilà le premier 1000 milliards. L'État ajoutera 80 milliards aux 20 milliards déjà engagés afin que la Fed, encore une fois par effet de levier, puisse racheter jusqu'à 1000 milliards de titres obligataires adossés à des crédits personnels. Voilà le second 1000 milliards. Enfin, une cinquantaine de milliards sont réservés à un plan de réduction des saisies immobilières, à être annoncé plus tard.

Q: Qu'est-ce que le plan ne contient pas?

R: «De la précision», ont semblé répondre les marchés hier. En outre, il n'est pas question dans le programme de banque-dépotoir qui pourrait recevoir les actifs toxiques des banques. L'énoncé de Geithner garde aussi le silence sur les règles de dévaluation d'actifs des banques sur la base de leur valeur sur le marché. Sous ces règles comptables, on craint des radiations additionnelles.

Q: Il a été question de deux plans discutés hier à Washington. Qu'en est-il exactement?

R: Le plan de relance économique, adopté hier par le Sénat américain, vise à stimuler la demande économique, tant de la part de l'État que par la consommation. Il prévoit notamment des dépenses publiques en infrastructures et des baisses d'impôts. Le coût estimé de ce plan est de 838 milliards.