Le gigantesque plan de relance économique américain, soutenu par le président Barack Obama, a franchi lundi une étape décisive au Sénat qui a voté la clôture des débats par 61 voix contre 36, avant une éventuelle adoption mardi.

Les démocrates du Sénat, qui contrôlent 58 sièges sur 100, avaient besoin des voix d'au moins deux républicains pour atteindre les 60 voix nécessaires afin de boucler les débats.

Cette victoire de procédure des démocrates ouvre la voie à l'adoption mardi, dans un nouveau vote, du projet du plan de relance par la chambre haute.

Le plan de relance devrait obtenir les voix de la majorité démocrate et celles de trois sénateurs républicains. Son coût est de 780 milliards de dollars auxquels s'ajouteront deux amendements supplémentaires faisant monter le coût total à quelque 838 milliards, selon les derniers chiffres du bureau du budget du Congrès (CBO).

Ce nouveau texte est un compromis élaboré par un petit groupe de sénateurs modérés des deux bords. Il remplacera un précédent projet de près de 940 milliards de dollars.

Si le texte est adopté par le Sénat, il devra être réconcilié avec celui déjà adopté par la Chambre des représentants fin janvier, sans les voix des républicains. Le texte issu d'une «conférence» de conciliation entre les deux chambres, sera alors soumis au vote au Sénat et à la Chambre, qui a déjà adopté un plan chiffré à 819 milliards de dollars.

Mais la grande majorité des 41 républicains du Sénat reste opposée au plan.

Lundi, le sénateur John McCain, ancien candidat à la présidentielle, a répété son opposition au plan tel que présenté vendredi soir par les démocrates et les républicains modérés, dont il juge le coût trop élevé.

«Ce n'est pas un texte qui va au delà des clivages partisans», a-t-il dit, soulignant que trois de ses collègues républicains «seulement» voteraient pour le texte. «Nous commettons un acte de brigandage générationnel», a-t-il lancé, faisant allusion au poids de la dette dont hériteront les prochaines générations d'Américains.

Par ailleurs, le sénateur Edward Kennedy, qui avait été victime d'un malaise le 20 janvier, jour de l'investiture de Barack Obama, a effectué son retour lundi parmi ses collègues pour voter en faveur de la clôture des débats.

Le chef de la majorité démocrate Harry Reid, a déclaré avant le vote de clôture que les millions d'Américains touchés par la crise économique «méritent» d'entendre ces quelques mots: «les secours arrivent».

M. Obama a pressé lundi le Congrès d'adopter «immédiatement» le plan de relance et a mis en garde contre le risque d'une «catastrophe» économique plus grande en cas de «paralysie» à Washington.

L'objectif du texte intitulé «plan de relance et de réinvestissement américain de 2009» ambitionne de créer ou sauver 3 à 4 millions d'emplois.