L'annonce du nouveau plan de sauvetage des banques du gouvernement Obama a été repoussée de lundi à mardi, le pouvoir préférant concentrer dans un premier temps son attention sur l'adoption du plan de relance économique au Congrès.

«Nous consacrons toute notre attention à travailler avec le Congrès pour faire passer» la loi sur le plan de relance, a indiqué le département du Trésor dimanche dans un communiqué.«Le Sénat vote lundi», et les responsables économiques du gouvernement «vont travailler et discuter avec les sénateurs toute la journée», ajoute le texte, précisant que le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, attendra donc mardi pour annoncer les grandes lignes du nouveau plan pour les banques.

Les sénateurs américains doivent voter lundi sur le plan de relance économique discuté depuis plusieurs semaines au Congrès et dont le coût total a été ramené à 780 milliards de dollars. La Chambre des représentants avait adopté de son côté un plan de 819 milliards de dollars, et les deux chambres vont devoir trouver un compromis.

Le président Barack Obama a fait de l'adoption rapide de ce plan, censé créer ou sauvegarder trois à quatre millions d'emplois, sa priorité de politique nationale et veut pouvoir promulguer le texte avant la Journée du Président (le 16 février). L'économie américaine a détruit près de 600.000 emplois en janvier.

Pour le Trésor, le plan de relance est «crucial pour endiguer la crise économique, mais il ne résoudra pas à lui seul tous les problèmes», car il faut aussi stabiliser le système financier.

Le plan que M. Geithner doit désormais annoncer mardi est censé modifier et compléter celui de 700 milliards de dollars voté en octobre par le Congrès.

M. Geithner doit préciser la façon dont l'Etat compte utiliser la deuxième moitié des ces fonds (un peu plus de 350 milliards de dollars ayant déjà été alloués), et le mécanisme qu'il entend créer pour délester les banques des montagnes d'actifs invendables accumulés pendant la dernière bulle immobilière.

Cette action devait être au coeur du plan du gouvernement précédent, mais celui-ci y avait renoncé du fait de la complexité de sa mise en oeuvre.

Le Wall Street Journal a écrit récemment que la reprise des actifs douteux des banques pourrait nécessiter de mobiliser jusqu'à 2.000 milliards de dollars supplémentaires.

Interrogés dimanche sur des télévisions américaines, Larry Summers, conseiller économique du président Obama, et Christina Romer, présidente du Conseil des conseillers économiques de la Maison-Blanche, ont pris soin de ne pas répondre clairement aux journalistes qui leur demandaient si le gouvernement comptait demander au Congrès des fonds supplémentaires.

Le plan du Trésor ne semblait pas totalement arrêté dimanche. Selon les dernières fuites dans la presse américaine, le gouvernement aurait renoncé à racheter directement les actifs douteux des banques, préférant un mécanisme incitant des investisseurs privés à le faire.

Les banques recevraient par ailleurs une nouvelle injection de capitaux publics, assortie de normes plus draconiennes que par le passé.

Selon le Wall Street Journal, le Trésor souhaite impliquer fortement la Réserve fédérale (Fed), les organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, sous la tutelle des autorités depuis septembre, et l'organisme fédéral d'assurance des dépôts bancaires (FDIC).

Une chose était certaine: au moins 50 milliards de dollars seront consacrés à aider les propriétaires de leur logement menacés de saisie immobilière.