Dans un effort de prudence visant à optimiser l'utilisation de son encaisse, Nemaska suspend la construction de son usine de transformation à Shawinigan et « adaptera » le rythme de construction à la mine Whabouchi, au nord de Chibougamau, afin que la production y débute en « temps opportun ».

Des changements à l'équipe de construction et en ce qui a trait à la centralisation des achats et de l'approvisionnement sont aussi apportés.

Ces mesures de resserrement du contrôle des coûts, annoncées hier, arrivent alors que l'entreprise québécoise recherche activement de l'argent pour soutenir ses activités.

La direction avait révélé le mois dernier avoir un besoin supplémentaire de 375 millions de dollars en raison de dépassements de coûts afin de mener au stade de commercialisation la mine Whabouchi et l'usine électrochimique de Shawinigan.

Nemaska souhaite exploiter un gisement de spodumène à Whabouchi. Le concentré de spodumène serait transformé à l'usine de Shawinigan pour produire des sels de lithium destinés aux batteries au lithium-ion.

La construction de l'usine de Shawinigan ne reprendra qu'après l'obtention d'un financement additionnel, selon la direction.

Une « vision claire »

Le grand patron de Nemaska, Guy Bourassa, a indiqué hier au cours d'une conférence téléphonique qu'il devrait savoir « rapidement » si l'entreprise est en mesure de sécuriser le financement nécessaire pour couvrir les dépassements de coûts.

« Nous aurons une vision claire au cours des prochaines semaines », a-t-il dit. Guy Bourassa a ajouté que son objectif était de pouvoir préciser la situation lors de la présentation des prochains résultats trimestriels, à la mi-mai.

Des banquiers d'affaires ont été mandatés pour exécuter un plan à deux volets qui découle d'une analyse des possibilités de financement par capitaux propres et de fusion-acquisition. Il s'inscrit dans l'examen de solutions stratégiques par le conseil d'administration.

« Cette mise à jour par Nemaska laisse entendre que la compagnie pourrait ne devenir qu'un producteur de spodumène. Du moins pour un certain temps », commente l'analyste Joel Jackson, de la BMO.

« Nous croyons avoir les bons partenaires pour atteindre nos objectifs et notre équipe est fermement engagée dans la réalisation du projet. Nous gardons les yeux rivés sur l'objectif ultime : mettre ce projet en production commerciale », affirme Guy Bourassa.

L'action de Nemaska a reculé de 1,5 % hier pour clôturer à 34 cents à la Bourse de Toronto. Le titre valait plus de 2,30 $ au début de l'année dernière. Ressources Québec est le plus important actionnaire de Nemaska Lithium avec une participation de 13 %.

INFOGRAPHIE LA PRESSE