Les quelque 1030 syndiqués en lockout de l'Aluminerie de Bécancour (ABI) entreprennent mardi matin à Trois-Rivières une marche qui les mènera jusqu'à Québec, mercredi.

Les travailleurs en lockout depuis plus de 14 mois se rendront à l'Assemblée nationale pour signifier au premier ministre François Legault qu'il devrait faire preuve de leadership pour inciter Alcoa à mettre un terme au lockout.

L'itinéraire de la marche prévoit notamment un arrêt devant le bureau de circonscription du ministre du Travail, Jean Boulet.

Le représentant du syndicat des Métallos, Clément Masse, affirme que le contrat d'approvisionnement en électricité conclu par le gouvernement avec Alcoa permet à la compagnie de s'en tirer à bon compte et de refuser de négocier sérieusement avec le syndicat.

L'usine n'a pas acheté la totalité de l'électricité qu'elle s'était engagée par contrat à se procurer auprès de la société d'État. Une clause du contrat lui permet d'échapper à son obligation en cas de force majeure ; un lockout est considéré comme tel dans le contrat.

Le gouvernement du Québec ne semble pas disposé à rouvrir le contrat avec Alcoa même si selon Clément Masse, Hydro-Québec a perdu l'an dernier 165 millions.

Le 11 mars dernier, les lockoutés de l'Aluminerie de Bécancour ont rejeté à 82 % l'offre patronale qui incluait un protocole de retour au travail. Le syndicat des Métallos a ensuite formulé une contre-proposition comportant d'importantes concessions, notamment de renoncer au régime de retraite à prestations déterminées, où le risque financier est assumé par l'employeur, à la faveur d'un régime de retraite à financement salarial où le risque est assumé par les travailleurs.