Les cours du pétrole ont terminé en hausse pour la troisième séance de suite jeudi, profitant de l'optimisme des marchés quant à des avancées dans les négociations sino-américaines.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'est apprécié de 96 cents pour terminer à 64,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, son plus haut niveau depuis mi-novembre.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de mars a gagné 51 cents pour finir à 54,41 dollars.

Le pétrole a temporairement souffert des mauvaises données sur les ventes au détail aux États-Unis, le WTI reculant nettement après leur diffusion.  

« Comme c'est un indicateur important sur la vigueur de l'économie, la Bourse a flanché, entraînant avec elle les cours du pétrole », a relevé Robert Yawger de Mizuho.  

Mais le prix du baril américain s'est par la suite redressé.  

Alors que les négociations entre la Chine et les États-Unis ont repris jeudi matin à Pékin, « il semblerait que les espoirs d'avancées sur le conflit commercial profitent au pétrole », ont commenté les analystes de Commerzbank.

Les prix étaient déjà en hausse mercredi après la publication des rapports mensuels de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) et de l'OPEP, qui faisaient état d'une baisse de la production du cartel.

Le marché s'était ensuite tourné vers les données hebdomadaires sur les réserves américaines, publiées par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).

Si l'EIA a fait état d'une hausse des stocks de brut, ce qui a dans un premier temps pesé sur les prix, « les investisseurs ont choisi de se focaliser sur une baisse marquée des importations venues du Venezuela », a commenté Sukrit Vijayakar, analyste de Trifecta Consultants.

Les données à court terme commencent ainsi à refléter la baisse de l'offre mondiale, notamment en raison des efforts de l'OPEP, qui a fixé à ses membres et à ses partenaires, dont la Russie, des seuils de production plus bas.

Le ministre de l'Énergie russe Alexandre Novak a d'ailleurs indiqué jeudi que Moscou allait en février tenter d'accélérer la réduction de la production par rapport à ce qui était prévu dans le cadre de l'accord avec l'OPEP. La Russie devrait en moyenne extraire 150 000 barils par jour de moins qu'en décembre, contre 140 000 barils environ actuellement.

Cité par les agences russes, il a souligné que sans l'accord avec l'OPEP, « la surproduction aurait été assez importante [...], les stocks dépasseraient aujourd'hui largement la moyenne sur cinq ans ».