Les cours du pétrole ont nettement reculé mercredi à New York et Londres après une dixième semaine consécutive de hausse des stocks de pétrole américain, alimentant les inquiétudes sur une potentielle surabondance d'or noir dans le monde.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a fini à 58,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,45 dollar par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de brut pour la même échéance a perdu 1,27 dollar à 50,29 dollars après être passé en cours de séance tout près du seuil symbolique des 50 dollars sous lequel il n'est pas descendu depuis un an.

Selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA), les réserves de pétrole brut aux États-Unis ont augmenté pour la dixième semaine de suite.  

Elles ont avancé de plus de 56 millions de barils depuis la mi-septembre.  

Cette progression est alimentée par l'abondante production américaine, qui s'est établie à 11,7 millions de barils par jour, un niveau record inchangé par rapport à la semaine précédente.

« Les stocks continuent à grimper alors que la période de maintenance des raffineries est globalement derrière nous », a analysé Mike Lynch de SEER, ajoutant qu'« aucun signe nous permet pour l'instant de penser que la situation va s'inverser ».

« Si nous continuons à obtenir ces chiffres, il faut s'attendre à une poursuite de la baisse des cours », a noté de son côté Kyle Cooper de IAF Advisors, qualifiant ce rapport dans son ensemble de « négatif pour les marchés ».

La production et les stocks américains s'inscrivent dans un contexte d'inquiétudes croissantes sur une surabondance de l'offre d'or noir, à quelques jours d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses partenaires, dont la Russie, qui évoquera la semaine prochaine à Vienne la possibilité de ralentir la production.

Alors que l'Arabie saoudite, chef de file des membres de l'OPEP, milite pour des coupes afin de faire remonter les prix, « Trump tente d'ajouter de la pression » en enjoignant à poursuivre la baisse des prix, ont fait valoir les analystes d'ActivTrades.

Le président américain, qui milite pour des prix de l'essence bon marché et donc un prix du pétrole bas, dispose d'un atout clé face à Riyad : son soutien au royaume dans l'affaire du journaliste saoudien tué, Jamal Khashoggi.

« L'une des questions importantes des prochains jours sera de savoir si le président américain ira jusqu'à menacer le prince Mohammed Ben Salmane lors du G20 en Argentine » qui se tient en fin de semaine, a affirmé M. Lynch.