Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi, reprenant un peu de vigueur dans un marché tentant toujours d'évaluer les conséquences des sanctions américaines sur le pétrole iranien et un éventuel repli de la demande en énergie.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 72 cents pour terminer à 76,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance s'est apprécié de 51 cents pour clôturer à 67,33 dollars.

« Il n'est pas étonnant de voir les cours rebondir un peu après la forte chute de mardi (quand ils avaient reculé de plus de 4 %, NDLR) et la stabilisation de mercredi », a relevé Robert Yawger de Mizuho Securities.

Mais les investisseurs continuent surtout selon lui à surveiller tout développement sur les sanctions américaines qui viseront directement les barils de brut iranien à partir du 4 novembre.

« Il faut s'attendre à de fortes exportations iraniennes fin octobre, les acheteurs espèrent que les cargaisons passeront les douanes avant » la date butoir, ont souligné les analystes de Energy Aspects.

L'Arabie saoudite, la Russie, l'Irak et dans une moindre mesure la Libye ont parallèlement augmenté leurs extractions pour tenter de compenser la perte des barils iraniens, a rappelé M. Yawger. Aussi « on ne devrait pas à court terme voir de pénurie d'offre sur le marché mondial », a-t-il estimé.  

Le comité représentant les pays engagés depuis début 2017 dans un pacte visant à contrôler le niveau de production, l'Arabie saoudite et Moscou en tête, a d'ailleurs estimé jeudi dans un communiqué que le niveau d'offre était « largement en adéquation » avec la demande.  

« Le comité a toutefois exprimé des inquiétudes quant à la montée des réserves au cours des dernières semaines et a aussi pris en compte les craintes macroéconomiques persistantes qui pourraient pousser à renverser la tendance », y est-il ajouté.  

Un rapport hebdomadaire américain a notamment montré mercredi que les stocks de brut avaient encore beaucoup progressé aux États-Unis après déjà quatre semaines consécutives de hausse.  

Mais le document a aussi montré que le taux d'utilisation des raffineries y avaient pour la première fois progressé depuis plusieurs semaines, « ce qui pourrait indiquer qu'on a passé le pic de la période de maintenance et que les raffineries vont peu à peu recommencer à avoir besoin de brut supplémentaire », a souligné M. Yawger.  

De nombreux observateurs du marché tentent parallèlement d'évaluer les risques d'une baisse généralisée de la demande en énergie en raison d'un ralentissement de la croissance mondiale.  

Même si la Bourse de New York rebondissait jeudi, les récentes turbulences sur les places financières mondiales et les difficultés rencontrées par certains pays comme l'Italie « ont beaucoup modifié les scénarios sur la demande dans les mois ou années à venir », a commenté le spécialiste.