Les cours du pétrole ont légèrement baissé mardi dans un marché influencé par un dollar au plus haut depuis treize mois face à un panier de devises étrangères, en pleine crise financière turque.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a clôturé à 72,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 15 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de septembre a lâché 16 cents à 67,04 dollars.

Le dollar a atteint mardi un plus haut depuis juin 2017 face à un panier de six devises concurrentes dont l'euro, ce qui a traditionnellement pour effet de renchérir les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres monnaies.

«Il est délicat d'effectuer un lien permanent entre les mouvements affectant le dollar et les achats de pétrole. Mais il semble qu'ici ce lien soit assez évident», a commenté Mike Lynch de SEER.

À mesure que le dollar avançait au cours de la séance, les prix du pétrole se sont en effet repliés.

Le billet vert a été poussé au cours des dernières séances par un plongeon de la devise turque qui, malgré un répit mardi, fait craindre un effet domino aux devises des pays émergents. Les investisseurs utilisent alors la monnaie américaine comme valeur refuge.

Fourchette étroite

Les cours du brut ont toutefois peu reculé sur l'ensemble de la séance, reflétant le niveau d'indécision des investisseurs.

«Depuis la mi-juillet, le prix est coincé dans une fourchette étroite», a commenté Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, pour qui il y a «des faiblesses du marché à court terme» qui pèsent sur les prix alors que «la perspective des sanctions sur l'Iran les soutient».

Parmi les facteurs qui abaissent les cours du brut se trouvent la hausse du dollar et l'affaissement des monnaies des marchés émergents ainsi que les tensions commerciales qui pourraient peser sur la demande.

Quant aux sanctions américaines, faute d'accord entre les États-Unis et l'Iran, elles devraient limiter à partir de novembre les exportations du troisième plus grand producteur de l'OPEP.

Après la clôture, la fédération professionnelle de l'American petroleum institute (API) devait publier ses données hebdomadaires arrêtées au 10 août sur les réserves du pays, à la veille des chiffres officiels de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

Les analystes tablent sur le fait que l'EIA fera état d'une baisse de 2,5 millions de barils des réserves de brut, de 500 000 barils des réserves d'essence et d'une hausse d'un million de barils des réserves d'autres produits distillés (diesel et fioul de chauffage), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.