L'écart de capacité des pipelines qui ralentit les livraisons de pétrole brut de l'Ouest canadien sur le marché se refermera d'ici 2021 et une capacité excédentaire devrait prévaloir de 2022 à 2030, calcule l'Institut canadien de recherche énergétique (ICRÉ).

Dans des prévisions s'inspirant d'un modèle financier, le groupe de recherche de Calgary tient compte de l'ouverture de la canalisation 3 d'Enbridge et de l'expansion de Trans Mountain dans environ deux ans, puis de celle du pipeline Keystone XL environ un an plus tard.

Selon l'ICRÉ, la production de pétrole brut bondira à 7,2 millions de barils par jour d'ici 2038, par rapport à 4,2 millions de barils par jour l'an dernier. L'appétit des marchés devrait faire grimper le prix du baril au-dessus de la barre des 100 $ US d'ici 2030.

La hausse de production proviendra essentiellement des sables bitumineux, qui produiront un peu moins de 5,5 millions de barils par jour d'ici 2038, par rapport à une production actuelle de 2,65 millions de barils par jour, a précisé l'ICRÉ.

La prévision du groupe est plus élevée que celle dévoilée la semaine dernière par l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP). En s'appuyant sur un sondage réalisé auprès de ses membres, l'ACPP a prédit que la production canadienne de pétrole grimperait à 5,6 millions de barils par jour d'ici 2035, notamment grâce à une production de 4,2 millions de barils par jour des sables bitumineux.

Les prévisions de l'ICRÉ sont plus sombres en ce qui a trait au gaz naturel, notamment à cause de la production croissante des puits de gaz de schiste aux États-Unis, qui remplace le gaz naturel de l'Ouest canadien dans les marchés traditionnels de l'Est canadien, l'Est américain et, éventuellement, le centre des États-Unis.

La production de gaz naturel devrait reculer de ses niveaux actuels d'environ 16,5 milliards de pieds cubes par jour pour s'établir à environ 15 milliards de pieds cubes par jour dans les deux prochaines décennies - à moins que les installations d'exportations de gaz naturel liquéfié permettent de livrer le gaz à de nouveaux marchés étrangers, a expliqué le président de l'ICRÉ, Allan Fogwill.

Environ 14 installations de traitement de gaz naturel liquéfié ont été proposées pour la côte Ouest, mais la construction d'aucune d'entre elles n'a encore débuté.