À quelques jours d'un important sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), les prix du pétrole ont pâti mardi des tensions croissantes entre la Chine et les États-Unis qui pourraient modifier les flux d'or noir dans le monde.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 75,08 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 26 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de light sweet crude (WTI) pour juillet a reculé de 78 cents pour terminer à 65,07 $.

La réunion entre l'OPEP et de grands pays producteurs de brut prévue samedi à Vienne continue à retenir l'attention des investisseurs. Ils doivent y décider s'ils augmentent ou non les quotas qu'ils se sont imposés depuis début 2017 dans le but de faire remonter les cours.

Selon l'agence Bloomberg, les deux géants pétroliers que sont l'Arabie saoudite et la Russie voudraient proposer une augmentation modérée, de 300 000 à 600 000 barils par jour, bien loin du 1,5 million évoqué initialement par Moscou, et proposé de nouveau lundi par l'Équateur.

L'Iran, le Venezuela et l'Irak restent opposés à une augmentation de la production, faute d'avoir la capacité de relancer leurs extractions.

«L'apparition d'un conflit est assez probable», ont résumé les analystes de Commerzbank alors que les ministres de l'OPEP arrivaient ce mardi à Vienne pour des réunions prévues vendredi et samedi.

La baisse des prix s'expliquait également mardi par les inquiétudes sur le renouveau de tensions commerciales entre Washington et Pékin alors que Donald Trump a menacé lundi soir d'imposer de nouvelles taxes prohibitives sur les produits chinois importés.

Pékin a averti que le pays pourrait en retour taxer les importations de produits pétroliers américains entre autres.

«Si les Chinois ne nous prennent pas ces barils, on peut trouver d'autres clients ailleurs, comme en Inde par exemple», remarque Robert Yawger de Mizuho en rappelant que Pékin importe actuellement entre 300 000 et 400 000 barils de brut américain par jour.

«Mais de nombreuses entreprises espèrent que la Chine servira de débouché pour la hausse de la production à venir dans le bassin permien», au sud des États-Unis, où l'exploitation du pétrole de schiste est en pleine expansion, ajoute-t-il.

Les marchés attendaient par ailleurs la publication mercredi des données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).

Pour la semaine achevée le 15 juin, les analystes tablent sur une baisse des stocks de brut de 3 millions de barils et d'un million pour celles d'essence et celles de produits distillés (diesel et fioul de chauffage), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.